Le Touch ID a la réputation non usurpée de permettre un verrouillage efficace et aisé de l‘iPhone. Cette efficacité a pourtant une faille, légale celle-là, car la technologie biométrique n’est pas couverte par le 5ème amendement de la constitution américaine. Cela signifie que les forces de l’ordre peuvent intimer à un individu de mettre son doigt sur le Touch ID pour déverrouiller son iPhone lors d’une enquête, alors qu’ils n’ont pas le droit de forcer ce même individu à utiliser son mot de passe (qui lui est couvert par la constitution).

iPhone 5s Touch ID
Selon le juge Steven Frucci de l’Etat de Virginie, les empreintes digitales sont mises sur le même plan que l’échantillon ADN ou tout autre élément qu’un individu est en droit de fournir aux représentants judiciaires. Visiblement, le fait que le Touch ID soit avant tout un système de verrouillage (l’information concernant l’empreinte est en fait encapsulée dans une puce dédiée) n’a pas joué dans la décision finale, ce qui donne tout de même beaucoup l’impression que les autorités de justice se sont empressées d’interpréter le flou (voir le trou) juridique pour élargir une fois de plus le champ d’investigation des enquêteurs et de la police.

Comme souvent là encore, c’est sous le coup de l’émotion d’une affaire horrible, (des informations concernant un meurtrier étaient détenues dans un iPhone bloqué par Touch ID) que la jurisprudence s’est faite. Avec la propagation des systèmes biométriques, cette législation adaptée risque fort d’enterrer la notion de données privées sur support électronique et d’élargir considérablement le pouvoir d’investigation de la justice (et ce sur simple soupçon, à l’instar du Patriot Act qui permet aux forces de l’ordre de demander à un conducteur d’ouvrir son coffre de voiture sans avoir à donner la moindre justification).