Les tous premiers Need for Speed pour iOS étaient synonymes de bons voire d’excellents jeux de course. Mais après le virage « full freemium » du catalogue EA sur iOS et Android, on pouvait craindre que cette excellente licence de course arcade subisse la loi des « mécaniques de la frustration » propres au free-to-play plutôt que celle de la mécanique des monstres de la route. Et on avait raison d’avoir peur.

NFS No Limits 2

Le retour du studio FireMonkeys…ou pas

Need For Speed : No Limits (Lien App Store – Gratuit – iPhone/iPad) a pourtant été développé par le studio FireMonkeys, qui s’était déjà illustré en développant les excellents Real Racing 1 & 2 avant de commettre une sortie de route avec un Real Racing 3 blindé d’in-apps et générant chez le joueur un niveau de frustration équivalent à celui de la réalisation générale du titre (c’est à dire très élevé). Le studio corrigerait-il ses erreurs avec ce NFS ? Après une jolie cinématique qui met dans l’ambiance, on entame ce No Limits avec l’envie d’en découdre et de retrouver des sensations « arcade ». Mais le choc est rude, d’emblée. Dès les premières courses, plusieurs points font tiquer et se montrent bien inférieurs aux précédents opus.

NFS No Limits 3

Admirez les textures bien baveuses, ici pourtant affichées sur un iPhone 6; et il paraît que le jeu est compatible Metal (qu’est-ce que ce serait s’il ne l’était pas…)

Pas de limites…dans le ratage

Premier problème, évident, les contrôles; alors que le précédent NFS offrait encore de véritables sensations de pilotages, ce dernier volet propose trois modes de contrôle (volant virtuel, tactile – par défaut -, et accéléromètre) dont aucun ne se révèle vraiment satisfaisant, la faute à des sensations de survirage et de flottement permanent du véhicule. Plus problématique, le second soucis concerne la longueur des épreuves, toutes extrêmement courtes, à tel point qu’on a moins l’impression de participer à des courses que d’effectuer des « challenges » en temps limité, y compris lorsqu’il s’agit de se battre contre plusieurs adversaires; il n’est en effet pas rare de commencer un chrono ou une course et de passer la ligne d’arrivée une trentaine de secondes après. Le troisième point d’achoppement, sans doute le plus sensible, concerne la réalisation du titre; passe encore que les graphismes oscillent entre le très correct (notamment les courses sous la pluie) et le très passable (la plupart des textures, des effets à la truelle), mais il est beaucoup plus incompréhensible de ne pas retrouver de sensations de vitesse, quel que soit d’ailleurs le véhicule choisi; c’est bien simple, on a l’impression de se trainer, et les 60 images par secondes sont loin… Même sur mon iPhone 6, les saccades ne sont pas rares.

Le framerate est tout bonnement atroce, même sur iPhone 6 

Pas de Limites…dans le free-to-play

Le pire, c’est que tous ces défauts se remarquent d’emblée, dès les premiers tours de piste, et l’enchaînement des circuits ne change rien à la donne. Au bout d’à peine une demi-heure de jeu, le joueur tape dans un autre mur que celui composé des pneus de bords de piste : celui du free-to-play; et il faut donc déjà attendre…ou bien passer à la caisse. Tout est bon en fait pour faire baisser votre tas de pièces à vue d’oeil : un frottement contre une balustrade ? Vite, une réparation ! Sans compter les évolutions du véhicule, vite très chères (c’est bien tout ce qui va vite dans ce jeu). Et que dire de la répétitivité des épreuves, de la stupidité de l’IA des adversaires, du très faible nombre de véhicules proposés avant de devoir en passer presqu’obligatoirement par un achat in-app ou bien encore de la nécessité d’être toujours connecté pour pouvoir jouer ?

NFS No Limits 4

Tout est bon pour vous ruiner; et encore…

NFS No Limits

Et encore…

Conclusion : une sortie de route pitoyable

Objectivement, il n’y a pas grand chose à sauver, et le contraste est rude avec un bijou de gameplay bien pensé comme Horizon Chase, qui comparativement fait office de maître étalon du jeu de course arcade. EA a pourtant des moyens bien plus conséquents que ceux d’un petit studio indé, ce qui rend le ratage de ce NFS encore plus pitoyable. C’est bien simple, le jeu s’avère globalement deux bons crans en dessous du précédent opus sorti pourtant il y a deux ans. Comme aurait pu le dire Jean Alesi, Need For Speed No Limits c’est « à fond, à fond, à fond; et gravier« .

Note iPhoneAddict : 3/10