Louis habite à Lamath, une bourgade située dans le Lunévillois. Si le jeune homme de 20 ans est un fan de l’iPhone, il ne s’attendait sans doute pas à ce que la pomme lui laisse une cicatrice indélébile sur la peau…à cause d’un iPhone 5c en surchauffe. Le premier août dernier 2014, Louis ressent une vive douleur à la cuisse; il sort son iPhone 5c de la proche de son jean, et découvre stupéfait que ce dernier est bouillant alors même qu’il n’est pas allumé. L’iPhone 5c ne fonctionne plus, quelques circuits internes visiblement grillés, mais surtout, la cuisse de Louis est maintenant ornée d’une énorme cloque d’environ 6cm2. L’hôpital confirmera une brûlure au second degré, ce qui nécessitera des semaines de soins suivis.

Louis, tenant en main l’iPhone 5c neuf que lui a envoyé Apple

Après de multiples tentatives d’appels au service SAV, le père de Louis obtient enfin une réponse : il faut renvoyer l’iPhone 5c à Cork (Irlande) pour expertise. Un transporteur vient récupérer le mobile directement chez Louis, puis plusieurs mois se passent avant qu’Apple ne se décide à envoyer le mail d’une photo de l’iphone 5c désossé, montrant ce qui a tout l’air d’être une batterie non-conforme. La famille de Louis se défend d’avoir trafiqué l’iPhone, et demande à récupérer le mobile. Apple accepte, mais souhaite garder la batterie d’origine (pour sans doute avoir une preuve de la non-conformité de la batterie). Finalement, le californien envoie à Louis un appareil tout neuf.

On aurait pu en rester là, mais sur le conseil de deux avocats, Louis a finalement porté plainte contre Cupertino, estimant les dommages et intérêt pour préjudice matériel et moral à hauteur de 7500 euros. La pomme est donc assignée devant le tribunal de grande instance de Lunéville, mais il y a ici fort peu de chances qu’Apple se laisse faire : si la manipulation de la batterie d’origine est avérée, le fabricant n’aurait alors plus de comptes à rendre dans ce dossier.

 

Les avocats de Louis, en charge du dossier devant la justice de Lunéville

Avec un peu de recul, il apparait qu’il y a ici de fortes chances que les deux parties soient de bonne foi. Nombre d’iPhone achetés via des sites internet ou dans de petites boutiques d’électroniques sont en effet composés de pièces qui ne sont pas celles du modèle d’origine. Ce scandale est bien connu et répertorié : des trafiquants (russes pour la plupart) récupèrent des stocks d’iPhone, retirent les composants haut de gamme puis les remplacent par des pièces de moins bonne qualité avant de se rincer ensuite sur la vente de l’iPhone « modifié » et des composants. Or, l’iPhone 5c de Louis a été acheté dans un magasin de Lunévile, pas sur le site d’Apple…