Pour une fois, les analystes de Wall Street se tiennent tous dans un mouchoir de poche lorsqu’il s’agit d’évoquer les résultats qui seront publiés ce soir par Apple. Qu’il s’agisse des augures amateurs ou des spécialistes professionnels de la boule de cristal, tous s’accordent à dire qu’Apple affichera un chiffre d’affaires pharaonique pour le Q1 fiscal 2016 (qui correspond au dernier trimestre calendaire de 2015). Quant aux prévisions d’Apple, elles oscillent entre 75,5 et 77,5 milliards de dollars de revenus, soit entre ce qui serait une quasi stagnation du CA d’une année sur l’autre et une progression mesurée mais sensible (le Q4 2014 affichait un chiffre d’affaires de 74 milliards)

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Une nouvelle fois, ce sont les analystes « amateurs » qui sont les plus optimistes, avec 79,1 milliards de revenus estimés, un résultat « seulement » 2 milliards au dessus des prévisions des pros (76,8 milliards de dollars). La moyenne Pros/Amateurs se situe presque pile-poil au niveau de la prévision haute d’Apple, soit 77,4 milliards. Au point où l’on en est de la volatilité de l’action AAPL (repassée hier en dessous des 100 dollars) il est bien difficile d’estimer à partir ou en dessous de quel chiffre les investisseurs réagiront en bien ou en mal. Une chose est sûre néanmoins : il n’y aura pas de (trop) mauvaise surprise, Apple n’ayant pas affiché d' »avertissement sur résultats » (à contrario de Samsung ou Sony), ce qui signifie que les probabilités d’avoir un chiffre d’affaires en dessous des 75,5 milliards (prévision basse d’Apple) sont quasi nulles.

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Au delà des stricts résultats financiers, ce sont bien sûr les chiffres de vente de l’iPhone qui attireront tous les regards. Au vu des prévisions fournies par Apple lui-même, il ne faut guère s’attendre à une explosion des ventes, et de nombreux analystes envisagent même une légère régression (soit un peu moins de 75 millions d’iPhone écoulés). L’iPhone 6s se vendrait très bien, mais pas forcément mieux que son prédécesseur. Les craintes sont encore plus vives concernant le trimestre en cours (généralement et logiquement plus creux que celui des fêtes) et il est clair que les prévisions d’Apple (« Guidance ») pour le Q2 fiscal seront très attendues et scrutées dans les moindres détails par les actionnaires et les analystes de Wall Street. Tout chiffre d’affaires estimé en baisse nette d’une année sur l’autre (Q2 2016) aurait à coup sûr une incidence forte sur le cours de l’action AAPL, déjà en capilotade.