Le Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, considéré comme un anti-libéral et un adepte du marché très régulé, a eu des mots très durs vis à vis de la politique fiscale d’Apple. Interrogé par Bloomberg , le spécialiste du micro-crédit a estimé que les techniques d’optimisation fiscale utilisées par Apple relevaient en fait de la fraude, façon de dire bien sûr qu’il s’agissait ici d’une forme de fraude légalisée. L’économiste a ensuite expliqué que le système de transfert de prix permettait aux entreprises comme Apple d’échapper à la taxation, et qu’il faudrait avant tout réfléchir à un moyen de faire revenir Apple au pays (ce qui sans le dire revient forcément à privilégier une baisser du taux d’imposition sur les bénéfices lors du rapatriement des fonds).

Joseph-Stiglitz

Joseph E. Stiglitz est très critique vis à vis de la stratégie fiscale d’Apple

Rappelons que si Apple se décidait à faire revenir « à la maison » la totalité de son énorme montagne de cash, le Tresor américain prélèverait entre 35 et 40% de taxes diverses sur cette fortune. Et ça ne s’arrêterait pas là pour Apple puisque le rapatriement lui-même couterait de l’argent, sans compter les sommes qui seraient englouties dans l’arrêt des opérations commerciales financières avec certains pays (comme l’Irlande par exemple). Reste qu’il serait sans doute judicieux de trouver un juste milieu entre les 2% d’impôts payés par Apple en Europe et les 40% demandés par l’administration fiscale américaine…