Il n’est pas certain que la franchise soit ici récompensée. La banque ING Direct vient en effet d’expliquer à ses clients pour quelle raison ils ne devaient pas trop compter sur l’arrivée d’Apple Pay et l’on se dit que parfois, les services de communication feraient mieux de prendre des vacances. La banque s’appuie sur une étude Pan Européenne ING de mars 2016 qui conclut sur un chiffre de 60% de français absolument insensibles aux charmes du paiement sans contact avec leur smartphone; et d’estimer que ces 60% de sceptiques suffisent à opposer une fin de non recevoir au service d’Apple; le tweet ne peut pas être plus…direct :

Bonjour, pour ING Direct l’innovation a toujours été un moyen de proposer des services pertinents et utiles à nos clients. Pour ne pas tomber dans la course à la technologie, nous décidons de nous baser sur l’Étude Pan Européenne ING de mars 2016. Selon cette étude près de 60% des Français indiquaient ne pas avoir l’intention d’utiliser leur mobile comme moyen de paiement. Nous étudions donc Apple Pay mais il ne fait pas partie des lancements que nous prévoyons dans les mois à venir. Nous vous remercions pour l’intérêt porté au développement de nos services. Excellent après-midi.

ing-direct

Chez ING Direct, il n’y aura pas d’Apple Pay avant…longtemps; on comprend mieux pourquoi le Lion semble faire la gueule…

Donc, pour ING Direct, le fait que 40% de ses clients (peut-être plus, l’étude Pan Européenne ING ne fait pas de distinguo entre les banques) soit favorable au système de paiement sans contact ne change rien à leur position sur le sujet. Comme si une banque était une forme de démocratie indirecte (la majorité avant tout); mais si l’on va « par là » comme on dit, alors ING Direct devrait aussi retirer de ses offres tous les services s’adressant par exemple à une clientèle très aisée; après tout, ces derniers ne sont pas majoritaires en pourcentage du nombre de clients. On notera aussi que l’étude en question est une commande récente de ING (elle date de mars), comme si le coup avait été préparé à l’avance, histoire de pouvoir justifier par la suite le refus d’intégrer Apple Pay avec cet étrange argument au pourcentage. Lorsqu’autant d’énormités s’accumulent, on est en droit de supposer que la vraie raison de l’éviction d’Apple Pay est sans doute ailleurs…