Etrangement concernant l’iPhone, la plupart des critiques portent aujourd’hui sur des éléments d’ordre logiciels : Siri serait un nigaud face à Google Assistant, Plans une ébauche de Google Maps, et globalement, iOS n’évoluerait pas assez vite, pas assez fort; en revanche, il y a bien un domaine où Apple est en train de mettre tout le monde d’accord, et il s’agit d’un secteur où Apple était totalement absent il y a seulement quelques années : le processeur mobile. Il fut un temps où le Ax d’Apple parvenait tout juste à sucer la roue des meilleurs Snapdragon ou Exynos, et c’était déjà considéré comme un exploit; mais avec le A10 de l’iPhone 7, Apple fait beaucoup plus fort puisqu’il laisse la concurrence loin, très loin derrière. Les tests menés par Anandtech, le Linley Group ou Chipworks montrent en effet que le nouveau processeur d’Apple navigue dans une league à part, sans véritable adversaire à sa hauteur.

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Avec 35% de puissance en plus, son second processeur Zephyr bi-coeur pour les tâches les moins gourmandes ainsi qu’une architecture FinFET complexe, le A10 est devenu la référence devant les Kirin, Exynos ou Snapdragon de dernière génération. Ce surcroit de puissance est un atout maître pour Apple, qui a d’autant plus besoin d’un processeur performant que la stratégie du groupe n’est pas de déporter intégralement le traitement de l’information, comme chez Google, mais de tout effectuer ou presque en local, de façon à garantir la sécurité et la confidentialité des utilisateurs iOS.

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apple-a10-efficiency-smallLa réalité virtuelle ou bien encore la reconnaissance faciale avancée (avec par exemple la prise en compte des émotions du visage) sont d’autres voies d’évolution possibles qui nécessiteront là encore de la puissance en local. Les rachat récents de startups spécialisées dans des outils (IA, reconnaissance faciale) caractérisés par des traitements « localisés » sont un autre signe assez évident d’une stratégie globale très cohérente, qui relie directement le processeur aux services iOS. Apple n’injecte pas des milliards de dollars dans ses processeurs Ax pour le seul plaisir de frimer lors des keynote : l’objectif est beaucoup plus ambitieux à terme puisqu’il s’agit de proposer aux utilisateurs iOS des services efficaces et modernes qui ne soient pas dépendants de serveurs Big Datas pour le traitement en machine learning. Cela ne signifie pas pour autant qu’Apple laissera de côté le Cloud ou les services à distance, mais tout simplement que les futures interfaces hybrides d’iOS (Siri+multitouch) pourront sans doute fonctionner de façon quasi-optimales même si l’on a pas accès au réseau. Un vrai argument commercial…