C’est une affaire de justice comme il ne peut s’en produire qu’en Chine. Il y a quelques mois, dans un rendu proprement surréaliste, une cour de justice de Pékin avait décidé de faire interdire les ventes d’iPhone 6 dans le pays, arguant que les iPhone d’Apple ressemblaient trop au 100C du fabricant Baili, aujourd’hui en faillite. Alors même que de nombreux fabricants chinois ne prennent même plus de gants pour copier le design des derniers iPhone, voilà que la justice renversait la table et estimait que le seul vrai copieur était finalement Apple; un comble !

100c

Le 100C de Beili, dont le design a été déposé quelques jours seulement après la « fuite » de schémas de design de l’iPhone 6; Beili continue de prétendre qu’il s’agit seulement d’un hasard.

Pas découragés par ce verdict hors-norme, les avocats d’Apple sont revenus hier devant la Cour de justice sur la propriété intellectuelle afin d’essayer de convaincre les juges que les différences entres les deux appareils sautent littéralement aux yeux; les avocats notent ainsi que 13 points « clefs » de design empêchent toute confusion entre l’iPhone 6 et le 100c. Surtout, Apple intervient avec force  après que Digione, le gestionnaire de brevets de Baili, ait décidé d’étendre la plainte initiale à l’iPhone 6s, ce modèle étant encore vendu en Chine.

iPhone 6 Appareil photo

L’iPhone 6

Aussi libérale sur les marchés extérieurs qu’elle peut être protectionniste sur le marché intérieur, la Chine est un sacré casse-tête pour Apple, qui doit sans cesse naviguer entre de nouvelles règles ou des décisions de justice « tombées du ciel », et tout cela au moment même où la demande chinoise pour les produits Apple s’essouffle au profit des marques locales.