Luca Maestri, Directeur financier d’Apple, était l’invité de la Goldman Sachs Technology and Internet Conference qui s’est tenue hier soir. Le SVP d’Apple n’a pas manqué l’occasion de rappeler certains fondamentaux de Cupertino, et s’est bien sûr félicité des très bons résultats du dernier trimestre 2016 (et premier trimestre fiscal d’Apple) durant lequel 78,2 millions d’iPhone ont été écoulés, permettant à Apple d’atteindre 78 milliards de chiffre d’affaires sur la période (un record). Maestri a d’ailleurs rappelé que les très bonnes ventes de l’iPhone 7 Plus avaient largement contribué à cette bonne fortune.

Le Directeur financier d’Apple s’est ensuite borné à déminer les questions gênantes; les résultats en baisse en Chine ? Pas très grave pour Maestri, qui rappelle la formidable croissance globale d’Apple en Chine, passé en 3 ans de 4 à 48 milliards de CA. Les avis contrastés sur Apple Music ? De peu de poids quand on considère que le service est déjà solide second derrière Spotify et que cumulé aux ventes de l’iTunes Store, Apple reste de loin la société qui fait le plus d’argent dans le secteur musical. L’Apple Watch et les AirPods dont les chiffres de ventes ne sont pas publiés ? Maestri rappelle que les ventes d’Apple Watch du dernier trimestre ont établi un nouveau record (les analystes se mettent d’accord sur 6 millions d’unités vendues) et que la demande d’AirPods a largement dépassé les capacités de production et les stocks disponibles.

Concernant l’explosion du budget alloué à la R&D, Luca Maestri explique qu’Apple ne veut plus laisser à ses fournisseurs le soin de faire évoluer les différents composants de l’iPhone ou d’autres matériel Apple. En maitrisant toute la chaine de conception et en se focalisant sur de la recherche plus fondamentale, Apple se dote à terme d’atouts différenciants sur la concurrence, à l’instar des processeurs Ax considérés aujourd’hui comme les meilleurs processeurs mobiles. La déclaration de Maestri laisse entendre qu’Apple ne se donne aucune limite et pourrait demain concevoir ses propres batteries, ses écrans (c’est déjà en partie le cas, mais en partie seulement) ou bien encore les capteurs photo de l’iPhone.

Enfin, concernant le sujet le plus sensible, soit le retour de la production d’iBidules aux Etats-Unis, Maestri a estimé que la manoeuvre n’était pas sans risques et se confrontait au principe de réalité : des centaines de fournisseurs répartis essentiellement à l’étranger (et en petite partie aux Etats-Unis) produisent aujourd’hui les différentes pièces d’un iPhone. Quant à la perspective d’une taxe Trump sur les produits importés et fabriqués à l’étranger, Maestri se montre ferme et ne cède pas d’un pouce, considérant qu’une telle mesure serait nocive pour l’économie américaine dans un contexte de dollar fort. En d’autres termes, Apple ne pliera pas sous la menace d’une taxe à l’import et n’hésitera pas à faire payer le client final (ce qu’explique clairement Maestri). Maestri se montre en revanche nettement plus positif concernant le projet d’un taux d’imposition plus avantageux pour les bénéfices rapatriés de l’étranger. Forcément, avec ses 245 milliards de réserve financière, Apple serait le principal gagnant d’un cadeau fiscal de Donald Trump…