Ce n’est pas la première fois que des investisseurs rêvent tout haut d’un rapprochement (voire d’un rachat) entre Disney et Apple, mais la perspective d’un rapatriement à bas coûts de l’immense cash d’Apple réactive ce vieux fantasme de financier. Le coût d’un rachat potentiel de Disney est évalué à 237 milliards de dollars, une somme qui n’est plus si éloignée que cela des 230 milliards qu’Apple a placé en réserve dans quelques paradis fiscaux. Même si l’on prend en compte la taxe qui serait forcément appliquée lors du rapatriement de cette montagne de cash, Apple disposerait encore de 200 milliards à utiliser à sa guise et n’aurait sans doute aucun mal à contracter un crédit de 37 milliards au vu de son incroyable rentabilité (plus de 45 milliards de bénéfice annuel).

Au delà de ces considérations chiffrées, la fusion Apple-Disney donnerait naissance à un méga-géant qui comblerait d’un coup d’un seul les « manques » d’Apple au niveau des contenus et de certains services. Un analyste de  RBC Capital Markets estime ainsi qu’ « une fusion pourrait déboucher sur un titan tech/média comme aucun autre; la société résultante (de la fusion, Ndlr) disposerait de suffisamment de cash et de revenus pour changer la nature de l’industrie  du hardware, des services et des contenus« . Apple aurait ainsi les moyens de sortir de sa dépendance à l’iPhone, qui compte aujourd’hui pour 60% de ses revenus, tout en devenant très vite un redoutable concurrent pour Netflix, HBO ou Amazon.

Il n’en reste pas moins qu’une telle acquisition tient encore aujourd’hui du simple fantasme, Apple n’ayant pas pour habitude de dépenser des milliards (et encore moins des dizaines ou centaines de milliards) afin de racheter des sociétés; le plus gros achat d’Apple reste en effet Beats, qui avait rejoint l’escarcelle d’Apple pour 2,2 milliards de dollars.