Le modèle free-to-play ne risque pas d’être délaissé de sitôt par les éditeurs sur mobile. Lors de sa dernière publication de résultats, Nintendo a en effet confirmé que Super Mario Run (Lien App Store – Gratuit – iPhone/iPad)  s’était écoulé à 150 millions d’exemplaires…mais avait au final généré moins de revenus que Fire Emblem Heroes (Lien App Store – Gratuit – iPhone/iPad), le second titre iOS de Nintendo ! Ce dernier n’aurait été téléchargé qu’à environ 15 millions d’exemplaires et a été publié dans l’App Store quelques mois après la sortie de Super Mario Run, ce qui ne l’a pourtant pas empêché de rapporter beaucoup plus à l’éditeur japonais.

Carton plein en nombre de téléchargements pour Super Mario Run; mais le jeu a déçu, et beaucoup n’ont pas payé les 10 euros permettant de débloquer l’intégralité des niveaux. 

Certains sites d’info (notamment Toucharcade) se sont empressés d’en conclure que le Free-to-Play l’avait définitivement emporté sur le jeu payant (même si Super Mario Run est gratuit, la grande majorité des niveaux sont entièrement à débloquer via un unique achat in-apps de 10 euros), oubliant que le modèle économique n’est pas le même (système « casino » contre achat unique) et surtout que Super Mario Run était loin d’avoir convaincu tous les joueurs : 90% de ceux qui ont téléchargé le jeu n’ont pas acheté les niveaux suivants au final, alors même que ces joueurs étaient souvent prêts à payer pour un ‘vrai’ Mario sur mobile.

La machine à cash Fire Emblem Heroes a rapporté plus en quelques semaines que Super Mario Run en quelques mois…avec des volumes de téléchargement 10 fois inférieurs à ceux de SMR.

Aussi, le fait que le freemium rapporte (beaucoup) plus que le premium n’est pas une nouveauté en soi, ce qui n’a jamais empêché les bons studios de créer de « vrais » jeux RENTABLES et pas seulement des pièges à pognon  : les créateurs veulent avant tout vivre de leur passion tandis que les financiers veulent accumuler les centaines de millions (dont les développeurs ne verront pas grand chose le plus souvent). Il est certain que si l’on estime que le niveau des revenus détermine tout le reste (comme le fait le site Toucharcade), autant alors en passer au seul freemium, mais cela revient alors à scier la branche sur laquelle on est assise…