Il est enfin là, dans nos mains (et avec un petit peu de retard parce qu’on a eu bien du mal à s’en procurer un), après bien des fantasmes et des rumeurs souvent contradictoires. L’ iPhone X, «l’iPhone des 10 ans de l’iPhone » rebat les cartes sans jouer la révolution totale : écran bordless OLED, technologie TrueDepth et Face ID, processeur A11 Bionic surpuissant, finition grand luxe (mais très fragile), partie photo largement améliorée; le saut « quantique » est important dans la galaxie iPhone, moins sans doute si on le compare aux derniers haut de gamme Android, ou tout du moins à certains d’entre eux; l’écran OLED ? Du déjà vu sur la gamme des Samsung Galaxy; Le capteur Face ID ? Après tout, la reconnaissance faciale ne date pas d’aujourd’hui et s’est installée là encore dans nombre de smartphones au petit robot vert. Mais ce n’est pas « de faire » qui compte, ce qu’Apple ne cesse d’ailleurs de répéter depuis quasiment sa fondation; ce qui compte, c’est la manière de faire. Et de poser la question : en quoi l’iPhone X fait-il différemment des autres, et cette différence a t-elle de quoi susciter une large adhésion des utilisateurs ? Notre réponse en un test :

Beau et Luxueux (malgré l’encoche)

L’iPhone X est, comme toujours chez Apple, remarquablement fini; la version blanche dont nous disposons affiche un dos en verre qui donne une réelle impression de surface nacrée, vraiment luxueuse; les tranches en acier inoxydable, tout en rondeurs, offrent un contraste parfaitement complémentaire dans ce design en sandwich qui emprunte autant à l’iPhone 4 qu’à l’iPhone 6 (et suivants…). Même la zone relative au double capteur photo est comme enchâssée dans un renfort sans aucune faille de finition. Etrangement, l’iPhone X apparaît plus épais que ses prédécesseurs (il l’est, mais de l’ordre du millimètre) et affirme un design « visible », un peu ostentatoire même, au moment où nombre de concurrents font la course au smartphone-écran, dont le design ne compte pour ainsi dire plus vraiment. Apple étant avant tout une entreprise de design qui fait de la technologie haut de gamme, ce choix ne surprendra que les nouveaux venus dans l’univers Apple.

Une fiche de specs sans concessions

Ce n’est pas la fiche technique de l’iPhone X qui donnera des vibrations au technophile; certes, l’écran OLED 5,8 pouces Super Retina HD de définition 2 436 x 1 125 pixels est bien là, tout comme le processeur A11 Bionic intégrant le coprocesseur de mouvement M11, quatre coeurs pour les traitements neuronaux et surtout le premier GPU Apple; cette puce surpuissante est épaulée par 3 Go de RAM. Certes encore, le double capteur photo 12MPx (ouverture grand angle f/1,8 et téléobjectif f/2,4) ainsi que le capteur frontal 7 Mpx accompagné de la technologie Truedepth promettent des clichés de qualité tandis que les 256 Go de capacité de stockage (sur notre appareil de test) permettent de voir venir et surtout d’enregistrer de la vidéo 4K ou des photos haute définition tout en laissant encore de la place pour quelques gros jeux; et n’oublions pas le système de recharge par induction (format QI), le Bluetooth 5.0 ou bien encore la certification IP67 (résistance aux éclaboussures et à la poussière)… Mais une fiche technique ne rend pas les coups, même si ici, et pour une fois, on a la durable impression que cette liste de specs n’a pas grand chose à envier aux spécifications à rallonge des hauts de gamme Android…

Un écran OLED mirifique

L’écran OLED de l’iPhone X est incontestablement le gros point fort « technologique » de l’iPhone X, avec le capteur Truedepth bien entendu. Cette dalle de 5,8 pouces est fabriquée par Samsung mais c’est bien Apple qui en a conçu le contrôleur graphique; l’étalonnage de la dalle, essentiel au rendu des couleurs et au contraste, est là encore l’oeuvre d’Apple. Mais c’est bien sûr l’aspect « bord à bord » qui impressionne au premier chef, malgré la présence de la fameuse encoche. Grâce à cette dalle étendue, l’iPhone X affiche le même encombrement que l’iPhone 7 ou l’iPhone 8…pour une dalle avec un pouce de diagonale supplémentaire; bluffant.

Quant aux performances, que dire qui n’a pas déjà été dit ? La colorimétrie est d’une fidélité absolue, le contraste explosif (et avec les contenus HDR ce n’est vraiment que du bonheur), le piqué redoutable (558ppp) et la réactivité sans faille (ce qui est logique étant donné que la surface tactile de la dalle fonctionne à la fréquence de 150 Hz). En usage extérieur, cette dalle OLED montre tout son intérêt : grâce à une luminosité inégalée pour un écran OLED (mesurée à plus de 700 cd/m2 !) il devient enfin possible de se servir de son iPhone à l’extérieur, et même lors d’une journée particulièrement ensoleillée ! Idéal lors des prises de vue, idéal aussi lorsqu’on souhaitera faire quelques circuits de Grid Autosport en bord de plage . La fonction TrueTone adapte la teinte de l’écran à l’éclairage environnant (un peu comme une fonction NightShift qui s’activerait automatiquement) et le 3D Touch est toujours présent.

Bref, cette dalle OLED est vraiment celle de tous les qualificatifs, et s’avère à l’usage encore supérieure à celle des Galaxy S8/Note 8, dont la dalle courbe, certes élégante, retire de l’espace réellement « visible « (et la perte de zone affichable est plus importante encore que celle induite par l’encoche). Et puisque l’on parle de la fameuse encoche, quelle est son incidence sur les contenus audiovisuels ? Par défaut, Apple propose l’affichage des films iTunes en 16:9, avec une bande noire en haut et en bas et la partie gauche/droite de l’affichage accolée à l’encoche, de façon à ce que cette dernière ne « morde » pas sur le film; il reste toujours possible d’effectuer un zoom de façon à ce que le film occupe alors toute la dalle, ce qui s’avère franchement épatant, et ce même si l’encoche déborde alors sur la partie gauche/droite du film. A l’usage, cette encoche s’avère finalement moins gênante que les bordures haut-bas courbes des derniers Galaxy S8/Note 8 (lors de l’affichage en plein écran).

En haut avec le format original (et les bandes noires); en bas avec le mode plein écran…et la fameuse encoche 

On retrouve les mêmes réglages par défaut dans la plupart des applications de visualisation de vidéos/films : Youtube, Vimeo, OCS, Netflix, etc…Dans les jeux plein écran, l’encoche ne gêne pas vraiment étant donné que les développeurs ont alors fait en sorte que les éléments visibles de façon permanente à l’écran (score, points de vie, etc…) n’interfèrent pas avec la zone de l’encoche; là encore, le « plein écran » est un vrai bonheur à l’usage et l’on regrette que tant de jeux ne soient pas encore réellement adaptés au format d’affichage spécifique de l’iPhone X. Enfin, concernant les contenus vidéos, il faut rappeler ici qu’Apple propose l’affichage de nombreux films en HDR directement sur l’écran de l’iPhone X (qui est compatible avec la norme), via la toute nouvelle application Apple TV.

… et un rendu sonore qui fait du bien aux oreilles

En complément de ce long pavé sur la dalle OLED de l’iPhone X, un petit mot sur la partie sonore de l’appareil, qui est on s’en doute, de très bon niveau. Le traitement sonore stéréo est solide, sans exagération sur les aigus ou les basses et sans effet de distorsion en volume maximal. Le son est clair, précis, et vaut bien celui de nombre d’enceinte Bluetooth moyen/bas de gamme (dont on pourra donc se passer ici étant donné la puissance des hauts-parleurs de l’iPhone X). Le contraste est frappant en usage routier comparativement à l’iPhone 6 (mon précédent iPhone), où la voix de Siri (sur Plans) se détache nettement dans l’habitacle du véhicule, et n’est cette fois pas couverte par le bruit du moteur. Le son au casque (via un casque Bluetooth bien sûr ou avec l’adaptateur Lightning) ne présente pas d’améliorations notables, ce qui n’est pas vraiment un problème : avec de bons casque ce sera bon, avec de mauvais casques, vous connaissez la suite…