Apple n’est décidément pas très fort lorsqu’il s’agit de communiquer sur des points pourtant essentiels; car on le sait maintenant, et Apple l’a confirmé : iOS 11 fait en sorte de réduire volontairement les performances globales de l’iPhone afin de préserver l’autonomie de la batterie lorsque celle-ci s’avère un peu trop vieillissante. Apple précise en outre que ces mesures ont été mises en place suite aux bugs en série qui  se traduisaient par un arrêt inopiné de l’iPhone alors même que l’indicateur de batterie indiquait encore une capacité de charge de 15 à 25%. Si l’on a beaucoup de mal à comprendre qu’Apple ne se soit pas expliqué sur les modifications à venir dans iOS 11 AVANT même la sortie du nouvel OS mobile, l’intention semble à priori louable; mais est-ce réellement le cas ? Apple bride t-il les performances réellement pour soutenir la capacité en charge des batteries usées ou ne s’agit-il pas d’un moyen de pousser à l’achat d’un nouvel iPhone ?

Pour répondre à ce type question, parfois rien ne vaut sa propre expérience; l’iPhone 6 de votre serviteur n’était déjà plus très frais il y a encore 3 mois; pourtant, quelque jours après l’installation d’iOS 11, le comportement global du smartphone n’était pas très différent de ce qu’il était sous iOS 10, mis à part il est vrai quelques micros ralentissements constatés sur l’accès à certains menus de paramétrages, etc, toutes choses qui par ailleurs avaient déjà été passées en revue, commentées et qui à l’usage n’étaient pas toujours inconfortables (pas toujours…) . A noter aussi (et c’est important de le signaler ici) que mon iPhone 6 sous iOS 10 s’arrêtait parfois de fonctionner inopinément alors que l’indicateur de batterie était encore à 20 ou 25%, un bug là encore récurrent.

Peu de temps après le passage à iOS 11, ces soucis d’extinction du mobile ont disparu…mais ont été remplacés par d’autres problèmes; en premier lieu, et la plupart des utilisateurs d’iPhone 6/6s sous iOS 11 l’ont constaté, le dernier OS mobile d’Apple est mal optimisé, blindé de bugs en tous genres, etc.; il ne s’agit sans doute pas ici un bridage volontaire dans la mesure où de nombreux tests de bench ont démontré que les performances « brutes » de l’appareil n’étaient pas impactées; entre le manque d’optimisation, la baisse évidente du contrôle qualité et le fait que l’OS devienne très lourd à gérer pour du matériel plus ancien (comme lorsqu’on fait tourner Windows 10 sur un vieux PC par exemple), il ne fallait pas s’attendre à des miracles.

Mais peu de temps après la mise à jour, les ralentissements se sont accentués et cette fois, les performances brutes étaient atteintes (ce que j’ai d’ailleurs pu vérifier par un simple test de bench AnTuTu) jusqu’à ce que…mon iPhone 6 rende l’âme quelques jours plus tard et refuse de se rallumer : la batterie était tout simplement HS. Après un changement de batterie auprès d’un réparateur agréé sur Perpignan (coût de l’opération : 70 euros), l’iPhone 6 est revenu à la normale, avec quelques ralentissements par ci par là, des bugs toujours aussi énervants, mais aussi cette fois des performances inchangées (test Bench), ce qui est important pour le bon fonctionnement des applications (notamment les jeux en 3D).

Tout porte donc à croire qu’Apple ne ment pas lorsqu’il affirme que le bridage des performances sert à préserver le plus possible la durée de vie de la batterie : iOS 11 avait en effet réussi à stopper le phénomène d’extinction inopinée (qui aurait du pourtant être corrigé avec iOS 10.2.1, mais la batterie de mon iPhone 6 était sans doute dans un état de fatigue trop avancé). Les mêmes déclarations d’Apple n’infirment pas le fait que iOS 11 reste un OS lourd et mal optimisé pour les « vieux » iPhone et que donc, même après un changement de batterie, on ne retrouvera pas le même niveau de performances d’usage que ce que l’on avait sous iOS 10. Deux réalités semblent ici se confondre, le manque d’optimisation/lourdeur d’iOS 11 et ce bridage révélé par la presse, un bridage présent donc depuis février 2017 (et IOS 10.2.1) et sur lequel Apple aurait du communiquer bien en amont (on peut même parler de dérapage de communication à ce stade); qu’Apple ait commis la grande faute de ne pas être plus transparent, c’est un simple constat, assez désolant à faire quand il s’agit d’une société qui pèse 900 milliards de dollars en bourse, mais pour autant, ce manque de transparence ne signifie pas en soi qu’Apple pousse ici à l’obsolescence programmée, et ce même si les « faits » semblent hurler le contraire…Cette affaire servira t-elle de leçon au Californien ? On aimerait le croire, tout comme on aimerait croire à un iOS 12 un peu mieux optimisé…