Selon le Financial Times, Qualcomm va se faire taper sur les doigts demain par l’Europe pour abus de position dominante. Le fournisseur américain a payé Apple pendant des années (entre 2011 et 2016) pour que le fabricant d’iPhone utilise exclusivement ses modems dans ses terminaux mobiles et non ceux de la concurrence.

Cette pratique dérange l’Europe parce qu’elle joue justement sur la concurrence qui n’a pas obligatoirement les moyens de rivaliser. La sanction devrait être annoncée officiellement demain et pourrait être de l’ordre de 2 milliards de dollars au maximum. Pourquoi cette somme ? Parce que les amendes maximum infligées par l’Europe peuvent représenter 10% du chiffre d’affaires annuel d’une entreprise.

Cette sanction devrait aider Apple dans sa lutte contre Qualcomm, annonce le Financial Times. Les deux groupes sont en procès depuis un an maintenant concernant les modems utilisés dans les iPhone. Apple accuse Qualcomm d’avoir pratiqué des tarifs élevés justement parce que Qualcomm profitait d’une position de leader sur le marché des modems. Depuis l’iPhone 7, Apple s’appuie sur Intel pour les modems, en plus de Qualcomm. Les rumeurs suggèrent qu’Apple va complètement abandonner Qualcomm au profit d’Intel et MediaTek à moyen terme. Mais comme on peut s’en douter, le fabricant d’iPhone ne dit rien publiquement à ce sujet pour l’instant.

Mise à jour le 24 janvier

La Commission européenne a finalement infligé (aujourd’hui) une amende de 997,44 millions d’euros à Qualcomm pour abus de position de dominante sur le marché des puces de bande de base LTE (modems 4G LTE). Une amende qui représente 4,9% du chiffre d’affaires de Qualcomm en 2017.

« L’entreprise a versé des milliards de dollars à un client majeur, Apple, pour que celui-ci ne s’approvisionne pas auprès de ses concurrents. Ces paiements n’étaient pas de simples réductions de prix, mais étaient effectués à la condition qu’Apple utilise exclusivement des chipsets de bande de base de Qualcomm dans tous ses iPhone et ses iPad […] De par son comportement, Qualcomm a privé les consommateurs et d’autres entreprises d’un choix élargi et d’une plus grande innovation, alors que le secteur se caractérise par une forte demande et un fort potentiel pour les technologies innovantes. Cette pratique est illégale au regard des règles de l’UE en matière de pratiques anticoncurrentielles », a déclaré Margrethe Vestager, commissaire européenne chargée de la politique de concurrence.