En pleine affaire de l’iPhone du terroriste de San Bernardino, les agents du FBI appréciaient peu que Tim Cook défende le droit de ne pas développer une version spécifique d’iOS pour permettre le déverrouillage de l’iPhone. Durant cette période, l’iPhone 5c du tueur semblait alors totalement inviolable (ce dernier sera finalement déverrouillé grâce à l’intervention d’une société tierce israélienne). La colère des agents du FBI vis à vis d’Apple a même atteint un sommet lorsque Tim Cook a pris publiquement la parole pour défendre le droit à la vie privée des individus, expliquant alors que la mise en place de backdoors dans l’OS profiterait aux agents américains mais aussi surtout à terme aux hackers et autres malandrins des réseaux, ce qui pourrait fragiliser de nombreux secteurs de l’économie américaine : des informations sensibles transitent en effet via des smartphones, qu’il s’agisse de schémas d’un produit « révolutionnaire », des travaux sur un vaccin, etc…

En fait, dire que les agents du FBI appréciaient peu Tim Cook est un doux euphémisme; des textos entre plusieurs agents, rendus publics lors de l’enquête sur la « fuite » des mails privés de Hillary Clinton, dévoilent en effet des sentiments de détestation profonde et de mépris. Les messages échangés entre Peter Strzok, agent de la contre-intelligence (un espion en somme…) et Lisa Page, une avocate du FBI, sont à ce titre édifiants :

Peter Strzok : Et tu sais ce qui me met vraiment en rage concernant Apple ? Le fait que Tim Cook se fasse l’avocat de la vie privée. Ouais, délirant, ton OS est entièrement conçu pour me tracer sans même que je sois au courant.

Lisa Page : Je sais. Hypocrite.

D’autres messages sont encore plus virulents à l’encontre du CEO d’Apple :

Peter Strzok : le NYT (New York Times, NDLR) a fait la news. Tu as vu le titre ?

Lisa Page : ça aide que le Directeur (du FBI, NDLR) et les députés détestent vraiment ces smartphones aussi. Et aiment vraiment leurs iPhone personnels.

Peter Strzok : Maintenant, si Tim Cook pouvait s’écraser face contre Terre…

Bref, Tim Cook n’est pas en odeur de sainteté au sein des bureaux des agences du renseignement américains, mais soyons sûr que malgré cela, nombre d’agents eux aussi « aiment vraiment leurs iPhone« …