Le débat n’est pas nouveau : les autorités américaines du Département de la Justice et du FBI ont rencontré il y a peu des chercheurs en sécurité afin de réfléchir sur des moyens exceptionnels permettant d’accéder à volonté aux contenus des iPhone et autres smartphones Android dans le cadre d’enquêtes criminelles. Suite à cette série d’entretiens, des représentants du DoJ sont désormais convaincus que l’on peut installer des accès « cachés » (backdoors) dans les systèmes d’exploitation mobile sans exposer de façon inconsidérée les smartphones aux différentes formes de cyber-attaques. De plus, la Maison Blanche de Trump ferait pression pour que des solutions soient trouvées dans les plus brefs délais; en bref, la menace de backdoors légales plane de nouveau sur Apple et son iPhone…

Malgré cette agitation des autorités, la problématique resterait globalement la même si l’on en croit Susan Landau, professeure de sécurité informatique: « Concevoir un accès système « exceptionnel » est un problème d’ingénierie particulièrement compliqué sachant que de nombreux éléments doivent fonctionner parfaitement en ordre pour être sécurisé, et personne n’a de solution à cela; toutes les « options » dont les gens parlent aujourd’hui augmenteraient le risque que votre iPhone ou votre ordinateur puisse être piraté et les données volées« .

Pour Craig Federighi, affaiblir la sécurité d’iOS est un « non-sens » total

Craig Federighi, Senior Vice President  d’Apple en charge des développements d’iOS et de macOS, se montre lui aussi très sceptique : » Les propositions qui impliquent de donner à tout le monde les clefs des données clients hormis au client lui-même injectent de nouvelles et dangereuses faiblesses dans le système de protection du produit. Affaiblir la sécurité n’a aucun sens dès lors qu’on considère que le client fait confiance à nos produits pour garder ses informations personnelles à l’abri, travailler ou même pour gérer des infrastructures vitales comme les réseaux électriques ou les systèmes de transports« .

Rappelons tout de même que des solutions techniques existent déjà pour accéder au contenu de n’importe quel iPhone, mais que ces solutions demandent un accès physique à l’appareil et surtout, prennent un certain temps; dans ce contexte, les demandes de backdoors pourraient aussi cacher une volonté d’accéder aux contenus des iPhone à distance, et de façon massive…