A l’instar de l’Europe, la Corée du Sud veut récupérer quelques miettes des énormes bénéfices dégagés par les GAFA et d’autres géants de la high-tech. L’idée d’une nouvelle taxe est devenue plus consistante après les plaintes répétées de Naver, Kakao ainsi que d’autres sociétés sud-coréennes qui estiment ne pas « jouer » à égalité face aux mastodontes américains qui ont fait de l’optimisation fiscale un art… couteux pour les états. Sous la loi actuelle, le gouvernement sud-coréen n’est en effet pas mandaté pour taxer les compagnies étrangères et ne peut pas non plus vérifier les ventes et les bénéfices réalisés par ces sociétés en Corée du Sud.

La classe politique du pays s’est aussi emparée de l’affaire : Ahn Jeong-sang, membre du parti démocrate de Corée, a affirmé il y a quelques jours qu’il était devenu urgent d’introduire des mesures institutionnelles afin de résoudre les problèmes d’imposition concernant les grandes firmes internationales. Le Tax Act pourrait être aménagé de façon à reconnaitre la simple installation d’un serveur comme un point d’entrée commercial; de cette façon, les énormes bénéfices réalisés par le biais des boutiques en ligne pourraient être taxés dès lors que les données commerciales transitent par un serveur situé en Corée du Sud, ce qui est forcément le cas (au moins pour les sauvegardes de cloud ou les serveurs de cache de données).

Le ministère sud-coréen de l’économie et des finances est rentré dans la danse et précise qu’il participera à une Task-Force dont l’objectif sera de parvenir à des résultats concrets visant à contrecarrer l’immunité fiscale des GAFA. Pour les entreprises « locales » ces réactions ne seraient toujours pas à la mesure de la situation, et surtout, les mesures nécessaires prendraient trop de temps à être mises en place.