Le premier iMac a été commercialisé le 15 août 1998; quelques mois avant cette date, Steve Jobs dévoilait lors de la traditionnelle Keynote de janvier un ordinateur (à nouveau) révolutionnaire, tant par son design que par certains choix de composants : l’iMac Bondy Blue et sa coque translucide fonctionnait alors sous Mac OS 8 avec un processeur G3 de Motorola, le PowerPC 750 à 233 MHz. Surtout, cet ordinateur au look imparable, qui ressuscitait et modernisait le style du Macintosh originel, n’avait pas de lecteur de disquette et proposait à la place un unique lecteur de CD Rom. Autre innovation pour l’époque, la présence de deux ports USB. Il faudra du temps pour que les périphériques adaptés arrivent sur le marché.

Sous ses dehors de machine design, sympa et colorée, l’iMac porte alors en lui l’idée radicale et visionnaire de Jobs, qui est persuadé que les ordinateurs de demain seront tous reliés au net. L’iMac est le premier poste de travail conçu avant tout pour cet objectif (le « i » de son nom est celui d’Internet) ce qui explique d’ailleurs la présence d’un modem intégré de 56 ko/s … et l’absence de lecteur de disquette. Steve Jobs sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur; un an auparavant, le co-fondateur d’Apple reprenait les rênes de sa société et devenait CEO par intérim; en 1997, les comptes de Cupertino sont encore dans le rouge, et la trésorerie du groupe fond à la vitesse d’une morceau de glace en pleine canicule. Avec l’aide de Jonathan Ive, dont ce sera la première grande création chez Apple, Steve Jobs imagine alors cet ordinateur compact et mignon, pensé avant tout pour la connexion au réseau… à une époque où les débits sont encore pathétiques !

L’iMac sera un succès et s’écoulera à des millions d’exemplaires; le modèle de 98 est mis à jour dès 99 avec de nouveaux coloris et une fréquence de processeur plus élevée. Puis ce sera le tour de l’emblématique iMac « tournesol », de l’eMac pour la marché de l’éducation, et enfin des iMac « modernes », jusqu’à l’arrivée d’un véritable monstre de puissance, l’iMac Pro. L’iMac aura donc bien été le sauveur d’Apple, mais c’est le petit iPod qui propulsera finalement Cupertino dans les hautes sphères des méga-corporations américaines.