Alex Jones, directeur des chaînes d' »information » InfoWars et surtout conspirationniste patenté est désormais banni des principales plateformes de réseau social ou de streaming. Le bouillant prêcheur de fake news n’est plus le bienvenu sur iTunes (où il tenait plusieurs Podcasts), sur YouTube, Facebook, Spotify et depuis peu sur Twitter. Pendant longtemps, les plateformes de réseaux sociaux ont appliqué des mesures de contraintes à l’encontre d’Alex Jones, sans aller jusqu’au ban définitif. Apple a été le premier à mettre les pieds dans le plat et à effacer purement et simplement de ses serveurs 5 Podcasts d’Alex Jones, une décision qui sera dans un premier temps critiquée par certains concurrents (au nom de la défense du Premier amendement) … avant que ces mêmes concurrents ne prennent des mesures identiques.

Mark Zuckerberg devant le Congrès pour le scandale Cambridge Analytica; la fin de l’innocence

Interrogé par un journaliste de The New-Yorker, Mark Zuckerberg a confirmé que la décision d’Apple a été le point de départ d’une réflexion plus large sur les agissements d’Alex Jones, une réflexion qui a abouti au ban du conspirationniste : »Je ne pense pas que c’est une bonne chose de bannir quelqu’un parce qu’il dit quelque chose de factuellement incorrect » explique dans un premier temps le patron de Facebook, ce à quoi le journaliste rétorque que les propos de Jones sont « beaucoup plus que factuellement incorrects« ; Zuckerberg le concède :« OK, mais je pense qu’ici les faits sont très clairs (le CEO fait ici référence aux déclarations d’Alex Jones décrivant la tuerie de Sandy Hook comme un hoax, un montage) ».

Et Zuckerberg d’enchainer sur le rôle d’Apple dans cette affaire : »Quand ils ont agi (Apple, Ndlr), c’était comme… OK, nous ne pouvions pas juste nous assoir sur ces contenus et ces quelques décisions contraignantes. Nous devions agir à notre tour sur la base de ce que nous savions être des violations des règles. Nous devions prendre une décision rapidement« . Ou comment le très strict Apple a fini par influencer des patrons de la tech américaines biberonnés à une conception très littérale et très libérale du Premier amendement; mais il est vrai que dans le même temps, le scandale des mails d’Hillary Clinton puis l’affaire Cambridge Analytica avaient déjà démontré que « tout dire » pouvait menacer les règles de la démocratie américaine et qu’influencer les citoyens sur la base d’une possible trahison d’Etat (Clinton) ou de techniques de manipulation de masse (Cambridge Analytica) ne pouvait plus être considéré comme des « pratiques normales » protégées par le Premier amendement.