Les « révélations » de Bloomberg ont fait l’effet d’une véritable déflagration : Apple et Amazon auraient découvert des micropuces-espions sur les cartes mères du fabriquant Super Micro Computer, des cartes-mères fabriquées en Chine et qui seraient ensuite installées dans les serveurs d’Apple, d’Amazon mais aussi dans les installations sensibles de l’armée américaine par exemple (au passage, petit erratum sur notre article précédent ; Super Micro est une société californienne, mais ses cartes mères sont bien fabriquées en Chine).

Apple a démenti l’information avec une réactivité surprenante, bientôt suivi par Amazon; ce dernier estime d’ailleurs que l’article de Bloomberg contient « tellement d’erreurs qu’elles sont difficiles à compter« . Le géant de la distribution en ligne déclare en outre qu’ « A aucun moment, passé ou présent, nous n’avons détecté d’anomalies liées à un matériel modifié sur les cartes mères Super Micro dans les systèmes d’Amazon ou de Elemental. »

Du côté de Cupertino, on se livre à une véritable explication de texte. Suite à son premier démenti, le californien a en effet diffusé deux nouveaux communiqués beaucoup plus détaillés. Apple rappelle qu’il a d’abord contacté Bloomberg plusieurs fois cette année sur ce sujet, et qu’à chaque allégation du site d’information (avant même que l’information ne soit publiquement diffusée donc), Apple a mené une enquête interne « rigoureuse » pour vérifier si les dires de Bloomberg correspondaient à la réalité. Apple aurait fourni des éléments factuels à Bloomberg « réfutant chaque aspect du récit de Bloomberg concernant Apple« , mais ce dernier n’en aurait pas tenu compte.

D’autres informations plus précises avancées par Bloomberg sont largement remises en cause par Apple; ainsi, Siri n’aurait jamais été déployé sur les serveurs de Super Micro, contrairement aux affirmations de Bloomberg tandis que les données de Topsy concernaient seulement 2000 serveurs, et non 7000 ainsi que l’affirmait le site. Apple précise avoir inspecté chacun de ces serveurs et affirme n’avoir rien trouvé de suspect.  Dans un second communiqué publié seulement quelques heures avant le précédent, Apple explique que l’allégation la plus grave  de Bloomberg (Apple aurait alerté le FBI avant de garder le secret total sur l’affaire) aurait largement été démentie avec des éléments de preuve dont Bloomberg, une nouvelle fois, n’aurait pas tenu compte. Apple reproche aussi à Bloomberg de ne jamais lui avoir communiqué ses propres éléments d’investigation.

Enfin, et suite aux nombreuses rumeurs qui ont suivi l’article de Bloomberg, Cupertino affirme ne pas être sous le coup d’une quelconque obligation de confidentialité.  La balle est donc désormais dans le camp de Bloomberg, qui va bien devoir livrer quelques documents et pièces tangibles s’il ne veut pas que ses « révélations » se transforment en une simple « parole contre parole« .