L’affaire remonte à quelques années. A la fin de l’année 2012, des experts en sécurité découvrent que Google a contourné les paramètres de confidentialité de Safari afin de continuer à enregistrer des informations sur les utilisateurs d‘iPhone. Les accusations sont d’autant plus graves que tout porte à croire que le « contournement » de Google est parfaitement volontaire.

En 2017, un groupe de plaignants porte l’affaire en justice sur le sol britannique; ces derniers souhaitent que cette plainte se transforme en une class-action, une procédure qui a plus de poids face aux grands groupes. Plus tôt dans la journée, la haute Cour de Londres vient de débouter cette plainte collective avec un argument massue : li n’ay aurait aucun moyen de connaitre le nombre de personnes réellement impactées par les pratiques de Google, et l’on ne disposerait pas d’informations suffisamment claires concernant l’étendue des dommages supposés, ce qui rendrait impossible tout verdict définitif.

Le groupe de plaignants constitué en class-action avait évalué de son côté le nombre de « victimes » à 5,4 millions, seulement en Angleterre bien sûr. Le niveau des dommages et intérêts avait en outre été fixé à 4,3 milliards de dollars à l’origine de la plainte, un chiffre ramené à 1,3 milliard récemment. Richard Lloyd, porte parole de la class-action et ancien consultant du premier Ministre britannique, n’a pas caché sa déception : »Le jugement d’aujourd’hui est extrêmement décevant et laisse des millions de personnes sans aucun moyen pratique permettant d’obtenir des compensations lorsque leurs données personnelles ont été mal utilisées. Le business-model de Google est basé sur l’utilisation des données personnelles afin de faire du ciblage publicitaire vers les consommateurs et ils doivent demander la permission avant d’utiliser ces données. Le fait que la Cour accepte que les individus ne donnent pas leur permission dans cette affaire ferme brutalement la porte sur les agissements de Google ». Les plaignants devraient faire appel.

Rappelons qu’aux Etats-Unis, Google a trouvé un « arrangement » avec les plaignants en conclusion de cette même affaire. Le géant de l’internet avait clos le dossier en versant 39,5 millions de dollars de dédommagement.