Fantasque et brillant, Jon Callas était le « Monsieur sécurité logicielle » d’Apple. Concepteur du système de chiffrement des Mac, Callas était aussi celui qui testait et évaluait l’inviolabilité des iPhone avec son équipe de hackers montée en interne. Ce cadre important de l’organigramme de Cupertino vient d’annoncer qu’il quittait Apple et rejoignait… l’ACLU (American Civil Liberties), une association qui défend les libertés civiles et qui s’oppose globalement aux projets d' »espionnage légalisé » souhaité par nombre d’agences de renseignements américaines. Callas va rejoindre plus spécifiquement le groupe Privacy and Technology Project au sein de l’ACLU, et a accepté au passage des émoluments bien plus faibles que ceux versés par Apple.

Le nouveau choix professionnel de Callas reflète assez bien les interrogations que se pose aujourd’hui toute la nouvelle génération d’ingénieurs et d’informaticiens de la Silicon Valley. Les frondes de personnels chez Google ou Facebook, qui visent à condamner certaines stratégies de ces grands groupes (partenariat avec l’armée, liens avec la Chine) montrent que la « base » s’invite à la table des décisions, par le moyen de la manifestation s’il le faut. Jon Callas a d’ailleurs défendu le mouvement de protestation des employés de Google qui s’oppose au lancement d’un moteur de recherche censuré en Chine.