Le torchon brûle entre Qualcomm et Apple, et plus globalement, entre Qualcomm et une bonne partie de l’industrie mobile (nombre de fournisseurs et de fabricants se sont rangés derrière les arguments d’Apple), et même entre Qualcomm et le régulateur américain. On apprend en effet que dans le cadre de la préparation du procès qui doit se tenir en 2019 entre Apple et Qualcomm, procès qui doit déterminer si Qualcomm a bien abusé de sa position ultra-dominante sur les puces réseaux afin de faire payer ses brevets au prix fort, l’ancien président de Qualcomm Derek Aberle s’est tout simplement enfermé chez lui et a refusé de répondre à une convocation de la FTC. Les agents dépêchés sur place ont trouvé la grande porte d’entrée totalement « cadenassée », et des « intimes » d’Aberle (une femme et des enfants) ont même du rebrousser chemin ! La FTC n’a pas mieux réussi à faire témoigner le cabinet Cravath, qui représente les intérêts d’Aberle, ce dernier estimant ne pas être autorisé à consulter des documents portant sur les comportements d’Aberle durant la période concernée !

La porte d’entrée de la propriété de Derek Aberle

La juge Lucy Koh, qui présidera le procès à venir, a déjà indiqué que la préparation du procès se tiendra avec ou sans la présence d’Aberle. Ironie de la situation : au moment où un ancien président de Qualcomm tente de se soustraire à la justice, Qualcomm se permet de donner des leçons de bienséance à Apple en Chine, estimant (sur quelles bases juridiques d’ailleurs ?) que le retrait de certaines fonctions dans iOS 12 n’est toujours pas suffisant et que les iPhone doivent donc être interdits à la vente. L’empressement de Qualcomm à trouver un « contrepoids juridique » en Chine s’explique pourtant aisément : le fondeur serait littéralement en panique à l’idée que le procès américain l’oblige à revoir ses tarifs de licence avec Apple… et l’ensemble de ses clients (dont Samsung). Un document de la FTC dévoile en effet la grande crainte de Qualcomm dans ce dossier.