Faisant fi des lenteurs de l’ « institution » Europe, nombre de pays européens semblent (enfin) décidés à taxer les GAFA de manière à récupérer quelques billes malgré l’optimisation fiscale acharnée des géants du numérique. Après l’Angleterre (qui reste attachée au continent européen malgré le Brexit), l’Allemagne, puis la France (qui imposera une nouvelle taxe à partir du premier janvier 2019), c’est donc au tour de l’Autriche d’imposer une tech-tax au niveau national, sans passer donc par l’aval d’une communauté européenne décidément très frileuse sur le sujet.

Le chancelier autrichien Sebastian Kurz a déclaré que son pays suivrait la voie tracée par la France et l’Allemagne et qu’une nouvelle taxe sur les bénéfices, qui vise indirectement Apple, Facebook, Google et Amazon, serait votée dans les prochains mois; l’objectif est ici de mieux taxer les profits réalisés notamment sur les services en ligne (iTunes, Amazon, Google Play). Rappelons que les GAFA sont imposés réellement à hauteur de 9% de leurs bénéfices en Europe (en moyenne), contre 23% pour l’ensemble du secteur privé européen. Certains membres des GAFA, comme Apple, payent encore moins d’impôts (de 2 à 3% de taux d’imposition réel pour Apple). Le manque à gagner de cette optimisation fiscale de grande ampleur est évalué à plusieurs milliards d’euros par an, un « trou » qui fait tâche au moment où la classe moyenne de plusieurs pays européens (dont la France, la Belgique et l’ Allemagne) se plaint justement – et parfois avec colère – d’être littéralement assommée d’impôts.