Apple France est discret au sujet de ses finances. Cela n’a pas empêché Challenges de mettre la main sur plusieurs documents et de dresser un portrait de la filiale française. Le portrait est peu élogieux.

Il commence par la grève organisée par plus de 200 salariés, soit 10% de l’effectif total, il y a quelques semaines. Ils n’ont pas apprécié qu’Apple France refuse de verser la prime Macron, qui a eu lieu suite au mouvement des gilets jaunes. Quelques jours plus tard, il y a eu du changement et Apple a accepté de faire un geste, dont une augmentation annuelle de 750 euros aux salariés à temps plein.

Il y a ensuite le cas de la formation. Les vendeurs sont présentés comme étant mal renseignés sur les nouveaux produits qu’Apple sort. « À chaque sortie de produit, on fait simplement 15 minutes de réunion avec un manager. Résultat, on ne retient rien et c’est compliqué d’expliquer dans le détail les attraits du dernier iPhone aux clients », explique Albin Voulfow, représentant du syndicat CFDT. Certains vendeurs se chargent alors d’acheter les produits, les découvrent dans le détail puis se font rembourser dans les 14 jours suivant l’achat.

Côté finances, Apple a engrangé 713 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018, en très légère progression, pour un bénéfice net de 9,3 millions d’euros, en baisse de 4%. En outre, Apple Retail France (la branche dédiée aux Apple Store français) a reçu un chèque de l’État français d’un peu plus de 3,2 millions d’euros au titre du CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi). Il avait été légèrement plus important en 2017, s’élevant à 3,3 millions d’euros.

Pour ce qui est des ventes, Apple a réussi à augmenter ses chiffres pour l’iPhone et le Mac, mais c’est en baisse pour l’iPad.