Apple a longtemps été à la traine concernant le niveau de ses investissements en R&D, ce qui semblait pour le moins paradoxal pour une entreprise sans cesse à la recherche de produits innovants. A cette époque, Steve Jobs justifiait ces dépenses resserrées en expliquant qu’Apple restait « focus » sur un petit nombre de produits et ne s’éparpillait pas dans le développement de projets ou prototypes sans lendemains.

Les choses ont bien changé depuis; la publication des résultats du Q1 2019 n’a pas seulement confirmé la descente aux enfers de l’iPhone ainsi que la montée en flèche des services : le budget R&D d’Apple a progressé de 16% sur la période, et atteint désormais les 3,948 milliards de dollars. La progression des investissements en R&D est une constante depuis 4 ans: en 2015, la R&D d’Apple représentait un investissement de 8 milliards de dollars à l’année; la moitié de cette somme est maintenant dépensée sur un trimestre. Apple est même en passe de devenir l’un des GAFA avec le plus gros budget R&D, avec une projection de 16 milliards de dollars de R&D à l’année !

Mais à quoi peut bien servir tout cet argent (car ce ne sont pas les projets très innovants qui encombrent les dernières WWDC) ? On sait qu’Apple n’a pas vraiment fait une croix sur l’Apple Car, ou sur des projets iOS autour de la voiture autonome; des lunettes de réalité augmentée pourraient aussi être lancées sur le marché dès 2020; et bien sûr, une partie non négligeable de ces milliards sert à l’amélioration des produits existants : un iPad Pro non pliable, un MacBook avec un vrai clavier, un iPhone moins cher avec de la 5G dedans, de meilleurs services, etc.