Publier une application sur l’App Store, prend parfois des allures de parcours de combattant, la faute à une politique de validation que d’aucuns jugent trop stricte. Régulièrement attaquée sur le sujet, Apple a réagi cette semaine par la voix de Phil Schiller, son vice-président en charge du marketing. Dans un entretien accordé à BusinessWeek, celui-ci explique que le processus de validation n’est pas parfait, mais qu’il est indispensable.

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Pour Phil Schiller, il en va de la responsabilité d’Apple. La firme doit veiller à ce que d’une part, les logiciels proposés au téléchargement, gratuit ou payant, fonctionnent parfaitement. De l’autre, elle doit s’assurer de la qualité des produits mis à disposition des utilisateurs. Une qualité fonctionnelle, bien sûr, mais aussi éthique, voire morale. « Nous avons reçu pour validation des applications qui volaient les données personnelles, qui servaient à permettre aux utilisateurs d’enfreindre la loi, ou qui contenaient des contenus non appropriés », explique Phil Schiller. Selon lui, 90% des refus seraient occasionnés par des applications ne fonctionnant pas parfaitement. Les développeurs seraient alors ravis qu’on leur signale les problèmes avant que les consommateurs aient eu l’occasion d’être déçu par le logiciel.

« Quel que soit votre détaillant préféré, il va de soi qu’il se soucie de la qualité des produits qu’il propose. Nous analysons les applications pour être sûr qu’elles fonctionnent conformément à ce à quoi s’attend le consommateur lorsqu’il les télécharge », ajoute Schiller. La sélection ne se fait toutefois pas sans ratés, ni sans recherches préalables. Une sur cent environ tomberait dans la « zone grise », celle où l’on ne sait pas bien s’il y a une infraction comme une violation de marque, un accès à des contenus illégaux ou autre.

2 Milliards!

La politique de validation, un mal nécessaire ? Peut-être. Il n’empêche que certains voient rouge. Vieille comme l’App Store, la polémique a enflé ces dernières semaines, après que Joe Hewitt, qui développait jusqu’ici l’application Facebook pour iPhone, eut décidé de déléguer ses travaux à d’autres. « Je suis très inquiet de voir qu’ils sont en train de créer un horrible précédent pour d’autres plateformes logicielles, et que bientôt des agents de contrôle viendront infester la vie de chaque développeur logiciel », a-t-il expliqué pour justifier sa décision.

On imagine la virulence des réactions que susciterait un éditeur, Linux, Apple, Microsoft, s’il décidait qu’il n’était plus possible d’installer sur son ordinateur sans validation préalable. Avec 100.000 applications en base et deux milliards de téléchargements au compteur, Apple estime toutefois légitime le rôle de prescripteur qu’elle s’est donnée. Pour l’instant, les chiffres lui donnent raison.

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