iPhone : le rappel des chiffres en guise d’anniversaire

Il y a 8 ans, à quelques heures près, Steve Jobs présentait sur scène le tout premier iPhone, un appareil à l’époque révolutionnaire par son interface mais assez à la traîne sur le plan des spécifications techniques (pas de 3G, pas d’App Store, APN à la rue, partie téléphonie médiocre). Malgré ses manques techniques, l’interface sans égal de l’iPhone va lui permettre en quelques années de devenir la gamme d’appareil la plus vendue dans le monde, finissant par rapporter à Apple des revenus considérables et constituant même le sous-bassement des activités de Cupertino, devenu de fait très dépendant aux ventes de son iPhone.

La première année, le démarrage est plutôt timide, et l’iPhone ne rapporte « que » 123 millions de dollars; il faudra aussi un peu plus d’un an pour que le premier million de ventes soit franchi. Mais tout s’accélère dès 2008 et l’apparition de l’App Store; l’iPhone se vend à un peu plus de 10 millions cette année là et la barre du milliard de dollars est franchie (1,8 milliards). L’iPhone n’est pas encore le principal « business » d’Apple, mais la croissance des ventes est telle que de nombreux analystes pensent qu’il ne faudra pas très longtemps avant que le mobile d’Apple supplante en revenus l’ensemble des autres produits de la firme; ils ont raison.

L’iPhone 3GS, le premier à avoir franchi le million de vente sur les 3 jours de lancement

Fin 2009, plus de 20 millions d’iPhone ont été vendus (en cumulé), pour des revenus de 6,99 milliards de dollars (sur l’année); le 3GS est aussi le premier iPhone à se vendre à plus d’un million d’exemplaires sur les 3 jours du lancement. L’iPhone est donc un succès, mais ce n’est pourtant que le tout début d’un véritable phénomène d’accélération. En effet, les ventes de l’appareil vont alors doubler d’une année sur l’autre : en 2010, il s’écoule ainsi entre 6 à 9 millions d’iPhone/trimestre, un chiffre qui passe à 16 millions /trimestre en 2011. La machine est lancée, ce qui se traduit aussi au niveau des revenus par une véritable explosion, de 36 milliards de dollars en 2010 à 47 milliards en 2011 (+52%). Au mois de mars 2011, Apple annonce 100 millions d’iPhones vendus depuis 2007, mais ne sait pas encore que ce résultat sera multiplié par 6 jusqu’à aujourd’hui. La part de marché d’Apple passe alors les 14% sur le secteur des smartphones.

En 2012, le cumul d’iPhone est de 250 millions tandis que le chiffre d’affaire atteint le montant pharaonique de 80,5 milliards; la Part de marché d’Apple frôle les 17%. Cette croissance folle subit son premier coup d’arrêt en 2013 (+9% seulement), un ralentissement que l’on retrouve aussi dans les revenus iPhone de la firme, qui franchissent à peine la barre des 90 milliards (91,3 milliards de dollars), ainsi que dans la part de marché, qui recule sensiblement à un peu plus de 12/13%. L’année dernière, les ventes d’iPhone ainsi que les revenus repartent avec des gains à plus de deux chiffres (+12%, et la Pdm est pratiquement stabilisée), surprenant d’ailleurs l’ensemble des analystes qui prévoyaient que Samsung allait tout dévorer et laisser Apple dans un marché d’ultra-niche. Non seulement cela n’arrive pas, mais c’est bien le géant sud-coréen qui subit un gros coup d’arrêt, avec pratiquement 4 trimestres consécutifs de baisse des bénéfices sur la partie mobile, et depuis peu des baisses conséquentes en volume de vente. Les Galaxy ne font plus recette.

Au milieu de l’année 2014, Apple annonce avoir écoulé plus de 500 millions d’iPhone en cumulé, tandis que les revenus liés au mobile passent la barre symbolique (et pas que) des 100 milliards de dollars, à 102 milliards. En septembre 2014, l’iPhone 6 s’écoule à 10 millions d’exemplaires sur les 3 jours du lancement et la plupart des analystes s’attendent à un véritable raz de marée. Aujourd’hui, les ventes cumulées doivent avoir franchies (et de loin) la barre des 600 millions d’iPhone et l’on annonce à nouveau des gains de parts de marché pour le surdoué d’Apple. En huit ans l’iPhone sera passé du rang de pari technologique majeur à un écrasant succès industriel que ni Samsung ni l’armada des fabricants chinois n’aura réussi à mettre à terre. Une sacré aventure !