Rien n’empêche un américain de se placer sous la protection du 5ème amendement (garantissant la liberté d’expression) lorsque ce dernier refuse de fournir aux autorités le code de déverrouillage de son iPhone…mais rien n’empêche aussi la justice d’emprisonner un individu refusant de fournir ce même code lors d’une enquête criminelle. Cette double règle a été une nouvelle fois vérifiée lors d’une affaire qui s’est déroulée récemment dans la région de Miami; un certain Christopher Wheeler, accusé par les autorités d’abus sexuels sur sa propre fille, a été condamné à de la prison ferme pour avoir refusé de fournir le code exact de déverrouillage de son iPhone, alors même que les enquêteurs sont persuadés que son iPhone contient les preuves de ses abus sexuels (des photos notamment).

Le prévenu s’est placé sous la protection du 5ème amendement afin d’éviter que la Police ne puisse le forcer à fournir son empreinte, mais le juge en charge de l’affaire a par la suite estimé que Christopher Wheeler resterait en prison aussi longtemps qu’il refuserait de fournir le code de déverrouillage. Dans une autre affaire, toujours dans la juridiction de Miami, un individu soupçonné d’extorsion de photos et vidéos intimes a passé près de 10 mois en cellule pour des raisons identiques; les juges ont fini par le libérer il y a quelques jours à peine faute d’avoir réussi à prouver que le prévenu faisait semblant d’oublier le code de déverrouillage.

Il est à noter que l’attitude des autorités face à de tels refus varie beaucoup d’un état à l’autre; certains états américains reconnaissant le droit plein et entier à un accusé de ne pas livrer son code (5ème amendement), d’autres estimant  encore que le 5ème amendement ne tient pas dans ces situations particulières et se donnent même le droit d’employer la force pour obtenir le fameux sésame…