Voici une nouvelle qui devrait ravir la presse : la moitié des utilisateurs d’appareils mobiles sous iOS acceptent de partager leurs données personnelles aux applications de journaux en ligne. Ce chiffre est suffisamment important pour permettre de changer les rapports, jusqu’ici houleux, entre Apple et la Presse. Explications. Après avoir dévoilé à la Presse, ses conditions pour les abonnements in-app (achats intégrés) [Lire : Apple dévoile son système d’abonnement sous iOS], Apple a déclenché une véritable levée de bouclier des rédactions. Parmi les griefs à l’encontre de la Pomme : les conditions imposées pour éviter que les journaux ne soient tentés de rediriger les clients vers leur site afin d’éviter de payer 30 % de commission à Apple sur les abonnement souscrit via l’application.


Il y a plusieurs semaines, Apple avait précisé dans un communiqué : « les éditeurs ne pourront plus fournir de liens dans leur application (vers un site web, par exemple) qui permettent aux clients d’acheter du contenu ou des abonnements en dehors de l’application ».

Mais ce n’est pas tout : en premier lieu, c’est bien l’obligation de demander l’autorisation des utilisateurs pour obtenir leurs données personnelles, qui dérange les grands groupes de presse. Les médias se finançant en partie par l’exploitation de ses fichiers clients à des fins publicitaires, la presse outrée, était montée au créneau et demandait ainsi à Apple depuis de nombreuses semaines, qu’elle assouplisse ses règles et permette le maintien de liens par exemple vers un abonnement externe pour éviter une procédure judiciaire. Les abonnements in-app sont de toute manière beaucoup plus simples pour les utilisateurs et cette volonté de cacher les autres abonnements peut paraître un peu mesquine de la part de la Pomme…

Le manque à gagner avait de quoi faire rechigner les acteurs de ce marché, mais les choses semblent s’être débloquée puisque les premiers éditeurs qui ont tenté l’aventure se sont aperçus que la moitié des utilisateurs acceptent de partager leurs données personnelles, un seuil suffisant pour justifier la publication de leurs titres sur iOS.

Le fondateur de Nomad Editions, Mark Edmiston, a eu vent de ce chiffre par d’autres éditeurs, et en a demandé confirmation à Eddy Cue, vice-président des services internet chez Apple, qu’il lui a donnée. Les choses pourront donc aller en s’arrangeant.

Notons pour finir que les autorités américaines étudient l’interdiction de faire un lien, depuis une application, vers un abonnement externe. Cela pourrait être considéré comme une atteinte à la concurrence et Apple pourrait être condamnée pour cela. Autre problème évoqué, la consigne d’Apple en faveur de prix identiques à l’extérieur et à l’intérieur de l’application.

Source | Forbes