Après l’échec de la rencontre entre des cadres d’Apple France et des représentants d’ATTAC, les avocats d’Apple ont passé la vitesse supérieure et viennent d’assigner en référé l’association altermondialiste, lui reprochant d’organiser des manifestations à l’intérieur même des Apple Store. Apple accuse ATTAC de « vandaliser leurs magasins et de mettre en péril la sécurité des employés et des clients » et considère que ces actions répétées finissent par porter un préjudice commercial à la société pommée. Apple réclame in fine l’interdiction pure et simple des actions menées par ATTAC dans ses boutiques, sous peine d’une astreinte de 150 000 euros.

Rappelons ici qu’ATTAC proteste depuis maintenant des mois contre les techniques d’évasion fiscale utilisée par Apple (malheureusement légales), des techniques qui n’ont pour seul objectif que d’échapper à l’impôt dans un certain nombre de pays. La Commission européenne a d’ailleurs condamné Apple a verser à l’Irlande 13 milliards de dollars en arriérés d’impôts, une décision forte qui a été suivi d’une procédure d’appel lancée bien entendu par Apple.

Pour ATTAC, l’assignation en référé est totalement disproportionnée : « Il n’y a pas de vandalisme car nous sommes simplement rentrés dans les magasins d’Apple d’une manière festive et bon enfant, avec de la musique et du théâtre » déclare Dominique Plihon, l’un des porte-paroles d’Attac; « c’est une manière de nous bâillonner et de faire diversion par rapport à la raison principale de nos actions« . L’avocat d’ATTAC, maître Julien Pignon, va encore plus loin : « Ces demandes sont totalement disproportionnées au regard d’un principe supérieur : la liberté d’expression et la liberté de manifestation, garanties par la loi française et la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l’Homme« .