Il ne faut pas se fier aux apparences; Freedom Watch se présente aux Etats-Unis comme un organisme défendant la liberté d’expression, mais ses représentants et ses combats défendent exclusivement le camp américain des ultra-conservateurs. Après avoir taclé la vague anti-Trump de nombre de médias américains (y compris républicains), Freedom Watch porte cette fois le fer en justice et accuse formellement Google, Apple, Facebook et Twitter de s’attaquer directement à la liberté de parole des conservateurs voire même de conspirer pour « intentionnellement et de façon répétée supprimer les contenus politiquement conservateurs« .

L’organisation va même jusqu’à considérer que la suppression de certains contenus est rien moins qu’illégale, une référence à peine voilée au conspirationniste Alex Jones dont les chaines Podcast Infowars ont été retirées de l‘iTunes Store. Même Twitter s’était résolu a bloquer temporairement le compte du prédicateur. Freedom Watch frôle lui-même la thèse conspirationniste en affirmant que ces « censures » des sociétés de la « tech » ont pour objectif final de renverser la présidence de Donald Trump afin d’installer un gouvernement « gauchiste » à la place (c’est le terme exact employé par Freedom Watch).

A fond dans sa logique, l’organisme estime in fine que ces sociétés puissantes et très influentes abusent de leur pouvoir pour imposer un projet de société « gauchiste » (décidément… ). Apple est le moins cité dans la plainte de Freedom Watch, sans doute parce qu’Apple ne dispose pas de moteur de recherche ou de réseau social. Au plan strictement juridique cette fois, la plainte accuse Apple et consorts d’enfreindre le premier amendement de la Constitution américaine ainsi que les sections 1&2 du Sherman Act. Le montant des dommages et intérêts est estimé à un milliard de dollars et les plaignants demandent un procès avec constitution d’un jury populaire. La rentrée s’annonce juridiquement chargée pour Apple…