Apple a beau peser plus de 700 milliards de dollars en bourse et disposer d’une réserve financière de 250 milliards de dollars, la firme de Cupertino anticipe déjà les conséquences du dérèglement climatique sur ses activités. Dans un très long rapport publié aujourd’hui par le CDP (Carbon Disclosure Project – une association à but non lucratif), Apple pèse le pour et le contre, « les risques et les opportunités » liés aux changement climatique en cours. La firme imagine ainsi les pires des scénarios possibles – un ouragan qui détruit une usine de production de composants clefs pour l’iPhone – et les coûts inhérents à ce type de situation (la relocalisation rapide des salariés et de la production).

La probabilité qu’un tel évènement se produise à moyen terme est elle aussi chiffrée. Et concernant les catastrophes climatiques qui pourraient impacter sur la production, la probabilité est élevée puisqu’Apple estime qu’il existe une chance sur deux que des catastrophes climatiques perturbent la production à court ou moyen terme . Quant aux pertes et aux coût inhérents, ils sont évalués à hauteur de 300 millions de dollars.

Apple évalue aussi les coûts « énergétiques », qui seront en forte augmentation les prochaines années, et estime que les montants à débourser sont d’autant plus nécessaires que la firme joue sa réputation sur cette question : les consommateurs n’hésiteraient pas à « basher » Apple si ce dernier ne réagissait avec fermeté face aux dérèglements climatiques. C’est d’ailleurs sur ce point que Cupertino estime avoir la meilleure carte à jouer: dans un monde marqué par une crise climatique dont les conséquences pourraient être dévastatrices à long terme, les sociétés qui agissent réellement pour s’adapter à cette « nouvelle donne » auront sans doute les faveurs du public. Au final, le CDP estime que ce rapport d’évaluation va déjà dans le bon sens et lui attribue donc une note de A (que seuls 2% des sociétés interrogées parviennent à décrocher).