Certains MacBook Pro fabriqués et vendus entre les années 2015 et 2017 disposent de batterie qui sont susceptibles de surchauffer, jusqu’à l’auto-combustion parfois. Apple a reconnu le problème et procédé à un rappel des modèles incriminés. La plupart des compagnies aériennes ont dans un premier temps interdits ces modèles de soute, ce qui est dans la logique des choses, voire de cabine, ce qui ne choquera personne. Du reste, la FAA et la European Union Aviation Safety Agency ont rappelé que ces modèles de MacBook Pro, et seulement ces modèles précis, ne devaient pas être acceptés en soute.

Mais depuis quelques jours, l’affaire prend une drôle de tournure, une tournure qui semble être un véritable cas d’école d’emballement sans contrôle. Ainsi, Singapour Airlines et Virgin Australia ont interdit tous les modèles de MacBook en soute (pas seulement les MacBook Pro en somme), sans considération donc des modèles rappelés par Apple. Quanta vient de franchir aujourd’hui une étape supplémentaire en interdisant aussi  l’utilisation de MacBook en cabine, là encore quel que soit le modèle. En d’autres termes, le business-man qui souhaite profiter de son vol Sydney New-York pour terminer une présentation Keynote sur son MacBook Pro… sera gentiment prié d’attendre d’être à bon port.

Etant donné qu’il y a fort de peu de chances que les compagnies aériennes disposent d’informations inconnues d’Apple (ces dernières les aurait rendu publiques dans tous les cas), cela signifie que plusieurs compagnies « arrosent large » désormais et sans éléments à charge …comme s’il s’agissait de faire écho à la très large médiatisation du programme de rappel lancé par Apple. La situation devient d’autant plus préoccupante pour Apple que ces interdictions de vol et d’utilisation en cabine pourraient durer indéfiniment (d’autant plus qu’elles ne sont pas réellement justifiées par les compagnies elle-mêmes), ce qui pourrait bien finir par peser sur les ventes (pourquoi donc acheter un notebook que l’on ne pourra pas utiliser en vol ?). On accuse parfois Apple – et avec raison – de se draper dans le secret, mais l’emballement actuel ne récompense pas vraiment les efforts de transparence de Cupertino…