Ce matin, Cédric O, le secrétaire d’État au numérique, a annoncé que l’application StopCovid sera disponible aux Français à partir du 2 juin si tout se passe bien. Il a en a profité pour faire une remarque au sujet d’Apple.

Pour rappel, la France a demandé à Apple d’avoir un accès plus complet au Bluetooth pour que StopCovid puisse pleinement fonctionner. La raison est qu’Apple n’autorise pas les applications tierces à utiliser en permanence le Bluetooth si elles ne sont pas affichées à l’écran. Et il est évident que les Français ne vont pas vouloir laisser l’application affichée au premier plan sans pouvoir ne rien faire d’autre.

« Nous avons des discussions. Il y a effectivement la solution proposée par Apple et Google, qui pose selon nous un certain nombre de problèmes en termes de protection de la vie privée et en termes d’interconnexion avec le système de santé et de maîtrise du système de santé », explique Cédric O. « C’est pour cela — pas parce qu’Apple et Google sont de grands méchants loups — pour ces problèmes, que nous avons refusé d’en passer par leur solution », ajoute le secrétaire d’État.

Il estime qu’une application comme StopCovid, « c’est l’affaire des États, c’est l’affaire de la puissance publique (…) et pas forcément celle des grandes entreprises américaines ». Vient ensuite la menace concernant Apple :

« Nous aurons une solution qui fonctionne sur tous les téléphones. Apple aurait pu nous aider à faire en sorte que cela marche encore mieux sur les iPhone. Ils n’ont pas souhaité le faire, pour une raison d’ailleurs que je ne m’explique guère. Je pense que c’est regrettable que dans un moment (…) où chacun est mobilisé pour lutter contre l’épidémie, qu’une grande entreprise qui, quelque part, ne s’est jamais aussi bien portée en terme économique, n’aide pas un gouvernement à lutter contre la crise. Il faudra s’en souvenir le moment venu ».

Apple et Google proposent une API commune valable sur iOS et Android qui offre une solution native où tout est géré depuis les smartphones directement pour le respect des données. En face, la France va utiliser une solution maison pour StopCovid avec les données des Français envoyées sur des serveurs au lieu d’être traitées localement.