Les API de traçage développées par Apple/Google garantissent – à priori – un niveau élevé d’anonymisation des données récupérées et se montrent moins énergivores que les API « maison » développées par certains pays. Si nous n’avons pas hésité à montrer du doigt les « petits arrangements » dans la communication de StopCovid (notre confrère iGen est allé encore plus loin), force est de constater que les apps de traçage développées avec les API Google/Apple sont loin d’être exempt de défauts. Ainsi, l’app SwisssCovid a été lancée le 3 juin et a été massivement téléchargée (+ de 50 000 téléchargements)… mais cette dernière n’est pas encore fonctionnelle pour le grand public : l’app n’est qu’une version bêta destinée à certaines catégories de personnels (santé, militaires, etc.).  Certes, les API de traçage elles même ne sont pas vraiment responsables de ce retard à l’allumage, mais d’autres soucis sont à mettre directement à l’actif des modalités d’installation des APIs.

Ainsi, les APIs de Google/Apple permettent – dans l’absolu – une certaine forme d’universalité et de compatibilité entre les apps de traçage de plusieurs pays, et ce quel que soit l’OS mobile utilisé. Dans les faits, ces apps de traçage se présentent le plus souvent sous une forme « custom », c’est à dire adaptées principalement à un territoire (exit donc la compatibilité transfrontalière). Pire encore, sous iOS, l’API n’est opérationnelle qu’avec les iPhone tournant sous iOS 13.5, ce qui est loin de couvrir la totalité de la base installée d’iPhone. Nos confrères de Mac4ever ont aussi remarqué que certains Huawei n’ont pas eu droit à l’API alors qu’ils ne sont pourtant pas concernés par l’embargo américain (comme le Huawei Mate 20X 5G). Dans ce cas précis encore, l’API n’y est pour rien, et le fabricant a la charge d’autoriser certaines mises à jour sur ses modèles ; mais le résultat est là…