C’était malheureusement prévisible. 17 pays européens ont mis au point des apps de traçage basées sur les APIs d’Apple et Google. Le gros avantage de ces APIs est de permettre une certaine forme d’interopérabilité : le transfert des données étant largement décentralisé, il est normalement possible de concevoir des ponts entre les différentes apps (via l’API Exposure Notification). Dit autrement, un touriste italien en vacances en Allemagne pourrait théoriquement continuer de recevoir les notifications de santé via l’app de traçage (contact potentiel avec une personne infectée).

Ces « ponts » d’interopérabilité ne sont pas encore en place, mais l’Europe est à pied d’oeuvre pour que tout soit prêt d’ici la grande période des congés d’été. Un test pilote a même été prévu pour évaluer la bonne « communication » entre les données des apps de traçage européennes, un test auquel participeront l’Allemagne, les Pays-Bas, la Pologne et l’Irlande… mais pas la France, qui a fait le choix de se passer des APIs d’Apple et a privilégié une approche centralisée. Ce choix français, justifié au nom de l’indépendance nationale face aux GAFA tout puissants, pourrait se payer cher : certains touristes préfèreront peut-être passer leurs vacances ailleurs qu’en France de crainte de ne pas pouvoir être notifiés sur leurs apps de traçage. Un peu ballot sachant que la France est la première destination touristique en Europe.