Backdoor iCloud : les États-Unis sont très mécontents de l’initiative britannique
L’administration américaine semble peiner à y croire : en réponse aux question de deux représentants américains, Tulsi Gabbard, la directrice du renseignement national de l’administration Trump, a envoyé au sénateur Ron Wyden de l’Oregon ainsi qu’au représentant Andy Biggs de l’Arizona un courrier au vitriol concernant la demande par le gouvernement britannique d’une porte dérobée dans iCloud (Apple a préféré retirer les sécurités d’iCloud plutôt que de complaire à cette demande) : « Je suis au courant des informations de presse selon lesquelles le ministre de l’Intérieur du Royaume-Uni aurait secrètement ordonné à Apple de créer une « porte dérobée » dans le chiffrement d’iCloud, permettant ainsi au gouvernement britannique d’accéder aux données téléchargées par tout utilisateur d’Apple iCloud, partout dans le monde. Je partage votre profonde inquiétude quant aux graves implications qu’aurait une telle exigence de la part du Royaume-Uni, ou de tout autre pays étranger, forçant Apple ou toute autre entreprise à introduire une « porte dérobée » permettant d’accéder aux données chiffrées des Américains. Cela constituerait une violation flagrante de la vie privée et des libertés civiles des Américains, tout en créant une faille majeure exposant ces données à des cyberattaques par des acteurs malveillants. »
Le ton est donné. Plus loin dans sa missive, Tulsi Gabbard explique que la décision britannique concernant iCloud contrevient probablement à un accord bilatéral passé entre les États-Unis et le Royaume-Uni : « Après un premier examen de l’accord bilatéral du CLOUD Act entre les États-Unis et le Royaume-Uni, il semble que le Royaume-Uni ne puisse pas émettre de demandes concernant les données des citoyens américains, des ressortissants américains ou des résidents permanents légaux (« personnes américaines »), ni exiger les données des personnes situées à l’intérieur des États-Unis. Il en va de même pour les États-Unis : ils ne peuvent pas utiliser l’accord du CLOUD Act pour exiger des données de toute personne située au Royaume-Uni. »
L’affaire est donc grave, sachant que du côté américain, plusieurs cabinets d’avocats ont déjà été commissionnés par le gouvernement Trump afin de creuser le dossier et envisager des recours légaux au cas où la réponses des autorités britanniques ne serait pas satisfaisante…