Les pressions ont dû être fortes, très fortes depuis quelques semaines. Après avoir mis en avant un projet de loi visant à équiper l’ensemble des appareils informatiques de backdoors directement rattachés aux agences de sécurité, voilà que la Chine vient de suspendre l’adoption du texte, pour des raisons encore inconnues mais qui pourraient bien avoir un lien, tout au moins en partie, avec le comportement et les déclarations récentes d’un Tim Cook particulièrement intraitable à l’encontre de l’emprise des états sur la vie privée et les données personnelles (même si au final, Apple comme tous les autres doit bien se plier aux lois en vigueur, même les moins respectueuses de ces beaux principes).

espionnage

Si l’on peut très logiquement supposer que la diplomatie américaine a fortement pesé pour que la Chine arrête son projet de backdoors généralisées, il ne serait pas non plus étonnant que Tim Cook ait pu jouer d’un vrai poids dans cette décision, au vu du simple poids d’Apple en Chine (Foxconn fait travailler plusieurs centaines de milliers d’ouvriers pour le seul compte des chaînes de montage de l‘iPhone et de l’iPad). La simple perspective de voir Apple chercher ses fournisseurs et assembleurs hors du pays doit être un véritable cauchemar pour Pékin, qui n’a peut-être pas voulu rentrer dans un bras de fer à la fois avec les autorités américaines mais aussi avec des entreprises, elles aussi américaines, qui après l’affaire Snowden ont au moins intérêt à vraiment se ranger du côté du respect des données des utilisateurs si elles veulent au moins continuer à vendre des services « cloud » au secteur professionnel.

Le gouvernement chinois ne s’est pas encore expliqué sur son choix de suspendre la loi, mais quel que soit la réponse fournie, il faudrait certainement savoir lire entre les lignes.