Apple aura donc réussi son pari. Il y a encore quelques mois à peine, pas un trader de Wall-Street n’aurait parié sur un Apple capable d’afficher des résultats solides sans la locomotive de l‘iPhone. La première baisse sensible des ventes d’iPhone (lors du Q4 2018) avait même entrainé la chute du cours de l’action AAPL, un mouvement baissier qui tournait presque à la panique. Tim Cook avait alors enchainé les explications sur le poids des services chez Apple ou la bonne forme de l’iPad, mais rien ne semblait dérider des investisseurs toujours prompts à ressortir le leitmotiv « Apple is Doomed ».

L’accumulation des déclarations et des annonces (Apple TV+, Apple Arcade, Apple Card, Apple News+, Apple TV Channels) ainsi que l’implacable progression d’Apple Music et d’Apple Pay (qui désormais fait jeu égal avec Paypal au plan financier), ont poussé les investisseurs à revoir leur logiciel d’analyse. Le Q3 fiscal a parachevé ce changement de perspective : Apple affiche des résultats solides dans un contexte de tensions commerciales extrêmes entre la Chine et les Etats-Unis, et alors même que les ventes d’iPhone piquent à nouveau du nez. Et comme prévu, le wearable et les services enregistrent d’excellents résultats. La conséquence est rapide : AAPL s’envole (213 dollars l’action/+4,26 dollars/+2,04%) et Apple flirte à nouveau avec les 1000 milliards de capitalisation boursière (980 milliards). Surtout, Apple n’est plus la société de l’iPhone, et les investisseurs semblent même prendre goût à cette nouvelle donne.