Le Royaume-Uni se prépare à classer Apple et Google comme des entreprises détenant un « avantage de marché stratégique » sous sa nouvelle loi sur les marchés numériques, la concurrence et les consommateurs (DMCC). Cette désignation pourrait intervenir dès la semaine prochaine, malgré les discussions commerciales en cours entre le Premier ministre britannique Keir Starmer et l’administration Trump.

Apple Store Logo

Une réglementation calquée sur le modèle européen

Selon le Washington Examiner, cette annonce exposera Apple et Google à de nouvelles amendes gouvernementales et à des réglementations sur mesure. L’Autorité de la concurrence et des marchés (CMA) britannique avait ouvert des enquêtes sur Apple et Google en janvier, marquant ainsi les premières entreprises américaines à être évaluées sous le statut de « marché stratégique » du DMCC.

La loi DMCC, entrée en vigueur plus tôt cette année, reproduit étroitement les dispositions de la législation sur les marchés numériques (DMA) de l’Union européenne. Cette dernière avait déjà classé Apple et Alphabet, la maison-mère de Google, comme « gardiens » et avait collecté des millions, voire des milliards d’euros d’amendes auprès de ces entreprises.

En avril, la Commission européenne avait infligé une amende de 500 millions d’euros à Apple pour sa non-conformité aux conditions du DMA concernant ses politiques relatives à l’App Store. En mai, l’UE avait également trouvé Google et Alphabet en violation du DMA pour avoir privilégié leurs propres outils propriétaires dans les résultats de recherche en ligne.

Apple exprime ses préoccupations

Un porte-parole d’Apple a confirmé au Washington Examiner que l’entreprise se dit « préoccupée » par cette désignation imminente. La firme de Cupertino estime que cette mesure « saperait les protections de confidentialité et de sécurité que nos utilisateurs attendent, entraverait notre capacité à innover et nous forcerait à donner gratuitement notre technologie à des concurrents étrangers ».

« Nous continuerons à dialoguer avec le régulateur pour nous assurer qu’il comprend pleinement ces risques », a ajouté le porte-parole. Cette réaction illustre les tensions croissantes entre les géants de la tech américains et les régulateurs internationaux qui cherchent à limiter leur influence dominante.

Un contexte géopolitique délicat

Cette initiative britannique intervient dans un contexte géopolitique particulier, alors que Donald Trump a longuement critiqué le DMA européen. Le président américain a qualifié cette législation de l’une des barrières les plus problématiques auxquelles font face les entreprises technologiques américaines à l’étranger, tant pendant sa campagne qu’une fois en fonction.

Des responsables de la Maison-Blanche ont indiqué qu’ils étaient au courant des intentions britanniques mais que celles-ci n’affecteraient pas l’accord commercial de mai entre Donald Trump et le Royaume-Uni, ni ses projets de voyage en Écosse et en Angleterre dans les semaines à venir.

Cette position suggère une approche diplomatique nuancée. Néanmoins, cette nouvelle réglementation britannique s’ajoute à la pression réglementaire croissante que subissent Apple et les autres sur les marchés internationaux, après les mesures européennes similaires.