La Commission fédérale américaine pour l’égalité des chances en matière d’emploi (EEOC) attaque Apple en justice pour discrimination religieuse. L’agence gouvernementale accuse l’Apple Store de Reston en Virginie d’avoir violé le Title VII du Civil Rights Act de 1964 en refusant des accommodements religieux à un employé puis en le licenciant par représailles.

Employes Apple Store

Un employé modèle sanctionné après sa conversion

L’affaire concerne un Apple Genius ayant consacré 16 années chez le fabricant d’iPhone, avec des évaluations de performance constamment positives selon le communiqué de l’EEOC. La situation bascule en 2023 lorsque cet employé se convertit au judaïsme et formule une demande d’aménagement pour respecter le Shabbat. Cette observance religieuse s’étend du coucher du soleil le vendredi jusqu’à la tombée de la nuit le samedi et interdit aux pratiquants d’accomplir certaines formes de travail.

Le nouveau responsable de l’Apple Store a rejeté cette requête en invoquant une politique de planification qui empêcherait désormais d’attribuer simultanément le vendredi et le samedi comme jours de repos. Craignant un licenciement pour insubordination, l’employé se résout à travailler durant le Shabbat, en contradiction avec ses convictions religieuses nouvellement adoptées.

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Peu après cette demande, Apple commence à sanctionner l’employé pour violations présumées des règles régissant l’apparence physique au travail. Lorsque celui-ci rappelle à sa hiérarchie l’approche d’une fête religieuse importante, l’entreprise procède à son licenciement en justifiant cette décision par une nouvelle infraction aux normes d’apparence. Pour l’EEOC, cette chronologie révèle un licenciement motivé à la fois par les demandes d’accommodements religieux et par les plaintes déposées concernant leur refus.

L’agence souligne que le Title VII protège également les salariés contre les représailles consécutives à des plaintes ou à une opposition à des pratiques discriminatoires. Cette double protection vise à encourager le signalement des violations sans crainte de sanctions professionnelles.

D’autres accusations visant Apple dans le passé

Cette poursuite s’ajoute à un historique judiciaire pour Apple. En 2022, un ancien avocat spécialisé en brevets avait intenté une action contre l’entreprise pour discrimination et harcèlement après avoir signalé le comportement d’un collègue masculin. Ces contentieux individuels s’inscrivent dans un contexte plus large révélé par le mouvement #AppleToo lancé en 2021 par Cher Scarlett, ancienne employée, et d’autres personnes.

Cette campagne visait à exposer des problèmes internes après plusieurs semaines de témoignages publics d’employés d’Apple dénonçant l’indifférence ou le rejet managérial face aux plaintes concernant le racisme, le sexisme et l’inégalité salariale.