C’était à la fin de l’année 2013; les ventes d’iPhone au dernier trimestre n’avaient progressé que de 2 millions en un an sur la période des fêtes et Samsung était crédité de presque 90 millions de ventes de smartphones. Selon les analystes, le sud-coréen rejoignait Apple à parité concernant le pourcentage des bénéfices générés sur le secteur mobile, Strategy Analytics les plaçant même devant le californien, certes à la faveur d’une erreur grossière (l’organisme d’étude de marché avait confondu les bénéfices bruts de Samsung avec ses bénéfices nets). Mais ça, c’était avant.

Aujourd’hui, Samsung l’invincible, le chouchou des analystes financiers, ne semble plus savoir comment relancer ses ventes de mobiles, perd du volume de vente, de la part de marché et voit son bénéfice s’effondrer de près de 60% en un an. Et pendant le même temps, Apple, celui qui était déjà voué à disparaître dans les tréfonds d’un marché de niche proche de l’invisibilité, a fait + 17% de vente d’iPhone sur la période, avant le trimestre des iPhone 6 et 6 Plus qui semblent voler de records en records.

iPhone 6 iPhone 5s Apple Watch

Apple dévore à lui seul les bénéfices du secteur mobile; et dire que l’Apple Watch arrive en 2015…

L’analyste Michael Walkley du groupe Canaccord estime que dans ce contexte, et selon les données chiffrées exploitables (soit le bilan comptable des principaux fabricants du secteur), Apple détiendrait aujourd’hui le pourcentage pharaonique de 86% des bénéfices de l’entièreté du marché mobile, ne laissant donc que 14 petits pour cent aux dizaines de fabricants qui se battent essentiellement sous la bannière Android. Et Samsung ? L’ex-bulldozer du marché reste bien sûr rentable, avec 18% des profits du secteur, mais cette fois il n’est plus question de se risquer à oser la comparaison avec le mastodonte californien.

Comme 86% + 18% + les 2% de LG font nettement plus que 100%, cela signifie qu’en fait de très nombreux fabricants mobiles soit ne génèrent pas de profits ou sous forme infinitésimale (du genre quelques millions de dollars), soit accumulent les pertes, comme Sony, Motorola ou bien encore Microsoft. Ainsi, avec 341 millions de dollars de pertes sur les ventes de smartphones, Microsoft compte pour -4% des bénéfices du secteur.

Et la part d’Apple pourrait même se rapprocher des 100% sur le trimestre en cours, pour une raison simple : les analystes attendent des volumes de vente presqu’au niveau de ceux de Samsung (proches des 70 millions d’iPhone) pour le Q4; mais là où Samsung flirte avec la barre des 200 dollars en prix moyen de smartphone vendu, Apple reste dans les hautes sphères de la rentabilité, avec des iPhone qui s’écoulent à 647 dollars en moyenne (et sans doute nettement plus maintenant avec l’arrivée de l’iPhone 6 Plus). Ceux qui hurlaient à la crise de l’iPhone en 2013 et qui expliquaient que le passage de relais avec Samsung était inéluctable devraient tout de même revoir leur logiciel.