Voilà qui devrait apporter quelques arguments dans des batailles de chiffres qui reviennent souvent dans les discussions autour d’Android et d’iOS. Afin de mieux optimiser son logiciel de réseau social, Facebook a en effet mis en place un outils permettant de se rendre compte de la base matérielle moyenne utilisée sous Android, la fragmentation hardware étant au final plus pénalisante que celle du système d’exploitation. Premier constat, Facebook recense environ 10 000 mobiles Android différents sur son application mobile, dont les différences vont de l’écran en passant par le processeur ou bien encore la carte graphique intégrée. Un véritable casse tête pour les développeurs.

Surtout, les données récupérées par l‘optimiseur permettent de constater que les 2/3 de la base installée Android (ou presque sans doute) fonctionne sur des mobiles dont le niveau technique est celui d’un « bon » smartphone de l’année 2011 (équivalent à un iPhone 4), soit il y a 3 ans (et presque 4, on approche de 2015…). Cela ne signifie d’ailleurs pas que ces smartphones soient forcément anciens, mais bien plutôt que nombre des mobiles Android vendus aujourd’hui font encore dans les spécifications low-cost, de très nombreux fabricants étant même passés sous la barre des 100 euros l’unité (sans abonnement). Et le fait qu’il existe une offre haut de gamme sur Android ne signifie pas qu’elle se vende bien (visiblement ce n’est donc pas le cas).

Android low cost

Ce chiffre « brut » de décoffrage amène d’autres réflexions, notamment sur le volume réel de smartphones Android correspondant au top de la technologie ou ne dépassant pas les deux ans d’âge (technologique). Si l’on considère que la base installée Android est de 1,5 milliards d’individus (derniers chiffres disponibles) mais que Google n’en comptabilise qu’un peu plus d’un milliard étant donné que le reste n’est composé que de forks (à 90% sur du matos bas de gamme), cela signifie qu’il ne doit y avoir pas beaucoup plus de 500 millions d’utilisateurs Android sur du matériel assez récent pour faire tourner convenablement un jeu 3D actuel. 500 millions, c’est aussi le chiffre du nombre d’utilisateurs sous iPhone, un chiffre dont les 3/4 a été réalisé sur les ventes d’iPhone des deux dernières années (donc après 2011).  Selon toute vraisemblance, la base installée Android et iOS « technologiquement récente » doit donc être similaire, sachant en plus que les utilisateurs iOS dépensent en moyenne 5 fois plus que les utilisateurs Android ou bien encore que le piratage est beaucoup plus virulent sur le petit robot vert.

On comprend mieux dès lors, à l’aune de ces données fournies par un réseau social de près d’1,4 milliards d’individus, pourquoi iOS, malgré 13% estimé dans les ventes (mais beaucoup plus en base installée), continue de séduire les développeurs de tous horizons. Le succès de l‘iPhone 6 ne devrait que renforcer cet état de fait, et confirmer que ce qui se joue est somme toute assez éloigné de la guerre PC vs Mac des années 80 et 90.