Les temps changent. La déferlante mobile s’est abattue sur le monde du jeu vidéo, qui ne semble pas vraiment s’en remettre. Alors que nombre de studios ont du mal à boucler leurs fins de mois, certains n’hésitent plus à affirmer ouvertement leur amour pour le juteux marché mobile et ses freemiums blindés d’in-apps. Il est pas certains que tout cela ait un lien réel avec le jeu vidéo mais plus sûrement avec des impératifs financiers, mais qu’importe…  Les déclarations récentes des représentants de Square Enix ou de Konami laissent clairement entendre que le secteur du jeu mobile est devenu bien plus rentable pour les gros studios que celui du marché console traditionnel; ces derniers n’hésitent pas à indiquer que la plus grosse partie de leur catalogue à venir sera jouable sur iOS ou Android. Nintendo aussi s’est lancé dans la bataille mobile, même si le géant nippon reste avant tout un fabricant de console et se doit donc de garder ses meilleures exclus pour faire vendre ses machines.

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MGS V ; il ne faudra pas s’attendre à ça sur nos iPhone…

Ce changement de cible n’est pas nouveau pour l’éditeur Square Enix, qui a relevé ses résultats financiers en grande partie grâce aux bonnes ventes de ses « vieilleries » sur l’App Store (la saga des Final Fantasy ou des Dragon Quest) mais la surprise est de taille lorsque le coming-out mobile vient de Konami, une entreprise autrefois tournée vers l’arcade et qui a ensuite connu ses lettres de noblesse avec la franchise Metal Gear Solid. Le départ de Hideo Kojima, créateur de MGS, aura peut-être précipité le studio vers un marché mobile devenu plus rassurant pour les gros studios depuis que l’on sait qu’une (petite) frange de joueurs est prête à dépenser des fortunes en achats in-apps, et ce pour de simples match 3 sous licence d’un personnage connu.

PES

Bientôt, pour faire rentrer Ronaldo sur le terrain : achat in-app de 2 euros ?

Le virage est néanmoins brutal pour Konami; Hideki Hayakawa, le CEO du groupe, explique que son studio va recentrer la majorité de ses projets sur le mobile; pas juste quelques titres comme Nintendo, non : la majeure partie de ce qui sera dorénavant développé par le studio sera destinée à alimenter l’App Store et le Google Play Store. « Le mobile est l’avenir du jeu vidéo » a même déclaré Hayakawa, qui indique que les licences MGS et Winning Eleven (PES) seront portées sur smartphones (sous quelle forme, là est la question…). Les joueurs mobiles, qui cherchent de « vrais » jeux sur leur iPhone, ne seront pas forcément rassurés par ses annonces qui ne semblent pas aller dans le sens de la création de titres réellement originaux et dotés d’un gameplay solide mais plutôt vers celui d’un marché du freemium qui pourrait bien être la prochaine « bulle » financière d’un secteur en voie de restructuration rapide.