Carly Fiorina, l’actuelle prétendante à la primaire Républicaine américaine, n’a pas de quoi se vanter des raisons qui font qu’elle s’est retrouvée boutée de son poste de CEO d’HP au milieu des années 2000, à un moment où le fabricant informatique US était encore le numéro un du secteur. L’histoire commence en 2004, trois ans après la présentation de l’iPod : HP et Apple s’entendent pour que le premier distribue des iPod sous sa marque, avec le logo HP, mais les conditions imposées par Cupertino sont drastiques : Apple force l’installation d’iTunes sur chaque ordinateur que vend HP à cette époque et pire encore, HP s’engage à ne lancer sur le marché aucun baladeur concurrent (de sa marque ou de celle d’un concurrent), y compris des années après que le deal avec Apple se soit terminé.

HP ipod carly

Malheureusement pour Carly Fiorina, les ventes de baladeurs iPod-HP firent un véritable flop, ce qui n’empêcha pas Apple de continuer à écouler des cargaisons de son logiciel iTunes avec les ordinateurs HP vendus en masse durant cette période. Devant ces résultats catastrophiques, la direction d’HP décida d’arrêter les ventes d’iPod sous marque HP beaucoup plus rapidement que prévu, et les stocks d’invendus continuèrent de s’écouler par d’autres canaux de distribution.

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Quelques mois après cette mésaventure, le conseil d’administration d’HP se réunit pour…virer Carly Fiorina; si l’explication officielle était que la CEO n’arrivait pas à avoir de stratégie claire pour le groupe, la raison officieuse et considérée largement comme la plus probable est que le deal totalement déséquilibré avec Apple précipita la colère puis la perte de confiance des membres du board d’HP, qui n’hésitèrent pas à sortir du jeu celle qu’ils considéraient alors comme une piètre négociatrice. Il faut dire qu’à l’époque, Carly Fiorina avait en face d’elle un certain…Steve Jobs, qui lui ne lâchait jamais rien avant d’avoir obtenu ce qu’il voulait. Le combat était sans doute beaucoup trop déséquilibré au départ…