Steve Jobs est un échec commercial, sans doute le plus gros « epic fail » jamais réalisé par Danny Boyle et Aaron Sorkin, les deux créateurs aux commandes du biopic du co-fondateur d’Apple. L’échec se situe à un tel niveau qu’Universal vient d’annoncer, fait rarissime, que le film Steve Jobs sera disponible en téléchargement le 02 février au téléchargement et le 16 février en Blu-ray, DVD et VOD. Le film étant toujours prévu pour une sortie en salle le 3 février, cela signifie qu’il sera possible de se le visionner tranquillement chez soi en passant par iTunes un jour avant sa sortie dans les salles !

Michael Fassbender Steve Jobs

Autant dire que la sortie du film dans les cinémas vient d’être sacrifiée au profit des ventes Blu-Ray et VOD, en espérant que le film soit encore assez dans les têtes pour récupérer un peu de sous dans l’opération. L’échec de Steve Jobs marque sans doute aussi l’échec d’une vision tranchée et il faut bien le dire diabolisante du co-fondateur d’Apple, qui attire d’autant moins les foules que cette « vision » même pas binaire de Jobs est surtout portée par des personnes qui n’apprécient guère Apple et les hommes qui l’ont constitué; espérer que des haters de la marque aillent voir en masse un film sur Jobs juste pour se rassurer sur leurs postulats et leurs à priori peu renseignés relevait quand même du pari très osé.

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Le documentaire The Man in The Machine a lui aussi fait flop; Steve Jobs en « super-méchant » ne fait pas recette…

Sans tomber dans l’hagiographie tout aussi lacunaire, on peut regretter qu’il manque toujours un vrai « bon » film sur Jobs, qui prenne en compte la complexité et la richesse réelle du personnage, ses contradictions mais aussi ses apports au secteur de l’informatique. Car si le Woz semble considérer que le film touche juste, de tous ceux qui ont connu Steve Jobs, il est bien le seul à avoir ce jugement (jugement forcément orienté puisqu’il était consultant sur le métrage).

Un précédent documentaire sur Jobs (The Man in the Machine), lui aussi 100% à charge, n’avait pas eu plus de succès. Les détracteurs, nombreux, de Jobs, semblent oublier un peu vite que si les errements et les faits peu reluisants de l’ancien patron d’Apple ont été abondemment documentés, ses apports au secteur de l’informatique, ses méthodes de travail et la qualité de ses visions et de ses inspirations ont eux aussi été « sourcés », parfois même par ceux qui ont travaillé  directement au contact de Jobs.