Le Campus 2 d’Apple est rentré dans la dernière phase de travaux, et si l’on connait presque tout de l’aspect extérieur des différents bâtiments du site, l’architecture et l’aménagement intérieur restaient encore inconnus….du moins jusqu’à cet article de Reuters, qui compile les différents témoignages d’ouvriers et de personnels travaillant sur place. Le tableau que brossent ces quelques « insiders » anonymes est édifiant et reflète bien le soucis extrême que Steve Jobs accordait au moindre détail de ce qui fut son dernier grand projet au sein d’Apple.

En quelques exemples saisissants, on comprend qu’Apple a abordé la construction de son nouveau campus de la même façon qu’il conçoit ses iPhone; ainsi les ouvriers travaillant au contact de matériaux plus ou moins fragiles devaient porter des gants. On apprend aussi que les plaques utilisées pour le plafond sont lissées et peintes des deux côtés, ce qui fait immanquablement penser aux propos d’un Jonathan Ive déclarant que ce qui ne se voit pas doit être traité avec le même soucis de perfection que ce qui est visible au regard.

Cette obsession du détail frôle parfois l’absurde; Apple a ainsi mis près de 2 ans à obtenir des poignées de porte parfaitement lisses parce que l’un des cadres de la société estimait que ces dernières étaient légèrement bombées, et alors même que des mesures au nanomètre n’avaient rien montré de particulier.  La signalisation des issues de secours a posé aussi un joli casse-tête aux pompiers de Cupertino qui ont du batailler ferme avec les architectes du site qui ne voulaient pas « casser » la sobriété des lieux.

Mais le plus significatif est sans aucun doute le niveau de tolérance (distance) entre les matériaux qu’Apple a imposé aux équipes de construction; d’ordinaire de 3 millimètre, cet écart très faible est descendu à presque rien. Chaque plaque de plafond, chaque mur, chaque tuyau est donc réellement agencé au millimètre près.