Apple n’a pas vraiment la réputation d’être une entreprise qui s’allie avec (ou rachète) de grosses sociétés, préférant jeter son dévolu sur de petites startups disposant d’un savoir faire souvent très spécifique sur telle ou telle technologie en cours de développement. Cette stratégie d’acquisition serait pourtant en grande partie contrainte si l’on en croit Bloomberg, qui croit savoir que les méthodes d’Apple, jugée « arrogantes », empêcheraient tout deal de grosse importance. Apple aurait une vision bien particulière des négociations, de type « à prendre ou à laisser », ce qui aurait le don de refroidir les entreprises de grande taille nettement plus habituées à fonctionner par petits pas et concessions mutuelles.

Trop arrogant Apple ? Allons donc…

Certes, il y a quelques exceptions, et le rachat de Beats pour 3 milliards de dollars en fait partie, mais la tendance serait nette : Apple estime (trop) souvent être capable de tout faire par lui-même, et ne perçoit réellement l’intérêt d’une grosse acquisition qu’en dernier recours, lorsqu’il n’est pas parvenu à atteindre ses objectifs par ses seuls moyens (une raison globale qui aurait largement justifié le rachat de Beats); ainsi, en 2013, les bruits couraient qu’Apple souhaitait racheter Tesla pour pousser ses pions sur le futur marché de la voiture autonome; mais comme d’habitude, la direction d’Apple a estimé que tout pouvait être développé en interne, jusqu’au moment où il est apparu que le projet Titan n’avançait plus…et que Tesla n’était alors plus vraiment accessible, sa capitalisation atteignant les 44 milliards de dollars.

Si l’intransigeance et l’arrogance d’Apple freinent les ardeurs de gros partenaires ou empêche les rachats d’ampleur, cette technique peut en revanche s’avérer productive vis à vis de petites structures. Ainsi, lors du rachat de Metaio GmbH (une société spécialisée dans les technologies AR), les financiers choisis par Metaio pour faciliter le deal n’ont pas été invités à rentrer dans la salle où se déroulaient les négociations. Apple proposa une offre jugée très basse par le staff  dirigeant de Metaio, mais emporta le morceau au final sur la seule base d’un discours enflammé concernant les ambitions d’Apple dans le secteur de la réalité augmentée…comme à la grande époque où Steve Jobs pouvait (presque) tout obtenir en quelques phrases…