Toujours prêts à « troller » Apple tout en faisant mine de traiter l’info au sujet de la pomme, le site Business Insider (qui appartient à Amazon) laisse entendre qu’Apple serait sur le point de lancer une énorme opération de rachat massif d’actions AAPL. Mais comment diable BI peut-il en arriver  à cette conclusion ? Un haut cadre d’Apple a t-il servi de gorge profonde ? Pas du tout, et c’est là que l’analyse laisse la place à la « critique » au vitriol (tout en faisant mine de rester dans les clous). Car le site table sa prévision sur des faits selon lui intangibles, et surtout… très critiques :

– Les ventes d’iPhone n’ « iraient » nulle part selon l’inénarrable Jim Edwards; sous entendu, c’est la cata, et ce malgré les presque 80 millions de ventes d’iPhone au dernier trimestre, l’augmentation sensible du prix moyen de vente d’un iPhone et une prévision officielle de résultats pour le trimestre en cours nettement supérieure aux chiffres du Q1 2017 (Apple n’a du reste lancé aucune alerte particulière). Mais pour BI, comme les ventes vont « mal » malgré tout, un rachat massif permettrait de garder la confiance des investisseurs.

– Eddy Cue a affirmé qu’Apple n’avait aucune grosse acquisition en vue; certes. Mais Eddy Cue, tout comme Tim Cook et d’autres cadres d’Apple, sont passés maitres dans les affirmations… contredites par les faits (sauf celles qui concernent les finances, celles-ci étant bien sûr vérifiées par la SCC, le gendarme de la bourse américaine). Un Stylet était une imbécillité selon Steve Jobs, et au final, l’iPad Pro et le nouvel iPad 6 ont tout de même bien de la chance de pouvoir fonctionner avec. Peu importe; selon BI, il faut donc croire Eddy Cue sur parole, et considérer que l’argent « économisé » pour un gros rachat permettra surtout de financer un rachat massif d’actions AAPL.

Malgré ces arguments assez fragiles, un rachat massif n’est certainement pas à exclure, mais cela n’a sans doute rien à voir avec les points cités plus haut; car il faut rappeler qu’Apple a déjà lancé un plan de « retour de capital » de l’ordre de 300 milliards de dollars et que le rachat d’action est surtout un moyen d’utiliser de façon financièrement rentable un trésor de guerre de 250 milliards de dollars et qui pour l’instant ne fait que dormir dans les coffres. En outre, les possibilités d’emprunt d’Apple (calculées sur ses énormes bénéfices) sont aujourd’hui telles qu’Apple pourrait sans doute à la fois racheter Netflix et continuer à financer des plans de rachat de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Mais il reste toujours plus « vendeur » de prétendre que cette stratégie découle de ventes d’iPhone en berne et d’un manque d’investissements…